Résumé: L’article (revu, augmenté et corrigé) aborde la nécessité d’un discipulat intégré et transformationnel dans les églises et les activités missionnaires. Pour Windel B. Etienne, le manque ou l’absence de discipulat est une plaie pour les églises contemporaines. Il rappelle l’importance du commandement de Jésus de faire des disciples, pas seulement des conversions. Il critique le mode de discipulat qui prévaut dans beaucoup d’églises et propose six caractéristiques d’un discipulat intégré et transformationnel.
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Richard Foster, dans son ouvrage Éloge à la discipline, a dit que le manque de profondeur est la plaie de notre siècle. Et moi je dirais, le manque de discipulat ou l’absence de discipulat est la plaie de nos Églises et de nos activités missionnaires d’aujourd’hui.
En règle générale, les églises locales se mettent d’accord sur un point: la Grande Mission. Elles ont conscience qu’elles représentent la bouche et les pieds de Jésus-Christ dans le monde au point de pouvoir réciter sans marmotter Matthieu 28.19, 20.
En effet, beaucoup de sacrifices ont été consentis jusque-là et nous suivons les traces de ceux qui ont tant investi en nous. Ils nous ont transmis ce qu’ils ont appris et su. Malheureusement, combien sont nombreux les disciples qui sont laissés à la merci des circonstances ! Combien de disciples culturellement déracinés ont été formatés ! Combien de disciples de nature angélique, spiritualiste et sentimentaliste ont été propulsés au nom de Jésus!
Définition de Discipulat Intégré et Transformationnel
Le Discipulat Intégré et Transformationnel est une démarche intentionnelle, une philosophie de formation de disciples comme centre de tout programme pédagogique et de toute activité de l’église locale et de la mission globale. Elle est axée sur le triptyque, foi, connaissance et acte. Les différents aspects de cette définition vont être développés.
L’Église existe pour faire des disciples. Le discipulat est la raison même de l’existence de l’Église sur la terre. Le discipulat a une importance telle qu’aucune église locale, qu’aucune activité missionnaire ne devrait le reléguer au second plan.
Le commandement de Jésus est on ne peut plus explicite: Allez, faites de toutes les nations des disciples. Il ne s’agit pas d’aller faire des conversions. Jésus a Lui-même donné l’exemple du discipulat. En donnant l’ordre missionnaire, Il engageait les disciples dans un processus de formation.
Voilà pourquoi, tout programme de discipolat doit nécessairement calquer sur le modèle de Jésus. Son modèle a fait Ses preuves. Considérant le rôle crucial du discipulat, Shane Warren soutient:
Le christianisme sans discipulat est un christianisme sans Christ. Ce genre de discipulat ne devient plus qu’une idée abstraite, un mythe qui laisse place à la paternité de Dieu, mais qui omet de faire de Christ son Maître et Seigneur vivant. Sans réel discipulat, on fait certe confiance à Dieu, mais on ne suit pas véritablement le Christ. La grâce galvaudée est l’ennemie mortelle de l’Église[1].
En essence, Shane Warren veut nous dire que la foi chrétienne est christocentrique. C’est-à-dire qu’elle est centrée sur la personne de Jésus-Christ. Tout discipulat responsable, l’est aussi. Il est centré sur Jésus-Christ en prenant en compte Sa seigneurie.
Jésus-Christ comme le Maître du disciple
Si l’Evangile est une bonne nouvelle par définition étymologique et dans la réalité, il doit être une expérience vécue ici, maintenant et dans la perspective de l’éternité en toute liberté. Il n’y a que le Fils de l’homme qui affranchit et qui rend réellement libre.
L’une des plus graves erreurs que commettent beaucoup de nos conducteurs spirituels est d’étouffer, consciemment ou inconsciemment, la croissance et la productivité des disciples qu’ils prétendent préparer pour le royaume de Jésus-Christ. Quand ils ne les placent pas dans une position d’asservissement personnel, ils pensent pouvoir se substituer à Jésus comme véritables maîtres, experts exclusifs de la spiritualité et de l’interprétation des Ecritures.
Alors qu’augmente de plus en plus le nombre des fidèles, beaucoup de nos assemblées ne parviennent pas à promouvoir la pensée critique. Malheureusement, on dirait qu’elles produisent plutôt une spiritualité desséchante, molle et des extraterrestres. La foi « chrétienne » est un domaine trop sensible pour le traiter avec légèreté.
Jésus n’a jamais confié le discipulat à un quelconque maître terrestre exerçant un droit de vie et de mort sur aucun de Ses disciples. C’est Lui le chemin, la vérité et la vie (Jean 14.6). C’est Lui le véritable repos (Matthieu 11.28). Aucun chef religieux ou ecclésiastique n’a ces attributs. Nous devrions être plutôt ceux qui conduisent les fidèles aux pieds du Véritable Maître, Jésus-Christ. C’est Lui qui faisait la promesse solennelle d’être toujours avec Ses disciples.
Vous, disciples de Jésus-Christ, devez comprendre que la vie éternelle c’est de connaître l’unique vrai Dieu et Celui qu’Il a envoyé, Jésus-Christ (Jean.17 :3). Sans vouloir vous enorgueillir et piétiner l’importance cruciale de l’église locale, vous avez accès directement à Jésus. Vous pouvez construire une relation d’amour avec Lui en tout lieu et en tout temps.
La vie chrétienne est réellement une vie de liberté, mais pas d’asservissement ou d’aliénation. Nous devons la vivre en toute bonne conscience. L’appel au renouvellement de l’intelligence de la Bible (Romains 12:2) trouve son sens le plus profond dans le vécu quotidien du disciple, dans le cadre de son épanouissement spirituel le plus complet, dans la perspective de l’éternité et de son mode de rapport avec Jésus-Christ.
Ce rapport ne nous transforme pas en des êtres égaux à Jésus. Nous demeurons Ses disciples, à qui nous devons une révérence absolue. Ne vous placez sous aucune autre seigneurie dans le monde que celle du Christ-mort-ressuscité pour votre liberté. Même Lui ne vous contraint pas d’être Son disciple. Il ne vous prive non plus de vos facultés mentales. Ne devez rien à aucun leader spirituel si ce n’est de l’aimer. C’est la seule dette que vous avez envers quiconque.
Je suis convaincu que les conducteurs spirituels sont placés par Jésus pour encadrer ses disciples à partir de tout ce qu’Il a prescrit. Ils ont l’heureux privilège de collaborer avec Lui pour paître Son troupeau en toute honnêteté. Ils doivent être honorés et respectés parce qu’ils veillent sur les âmes des disciples (Hébreux 13.17). Alors qu’ils veillent réellement sur votre âme, vous devez avoir à leur égard de la déférence!
Jésus-Christ est le véritable et seul Maître du disciple. Nous ne formons pas des disciples pour qu’ils deviennent nos serviteurs, mais pour qu’ils deviennent des disciples de Jésus-Christ, c’est-à-dire qu’ils suivent le Véritable Maître en toute sérénité. A juste titre, H Maurice Lednicky souligne:
Dieu n’a pas établi un ensemble de règles pour gâcher la vie des hommes. Il n’est pas un cruel despote qui souhaite que ses sujets se traînent dans la poussière. Au contraire, tout ce qu’il a dit dans sa parole est destiné à notre bien. On ne peut mener une vie joyeuse, paisible, affermie et épanouie qu’en obéissant de bon cœur au plan unique de rédemption et de réconciliation de Dieu.
Nous découvrons cette révélation inspirée de la vérité dans sa parole éternelle. Le mode de rapport de Jésus-Christ en tant que maître et ses disciples se base nécessairement sur l’obéissance du disciple. Mais comment peut-on définir un disciple de Jésus-Christ, bien entendu?
Définition d’un disciple
Michael J. Wilkins nous donne cette définition:
Être un disciple, c’est vivre en union avec Jésus-Christ, devenir de plus en plus conforme à son image, au fur et à mesure que l’esprit nous transforme intérieurement, être noué spirituellement au sein d’une communauté de disciples engagés comme nous dans ce processus qui dure toute la vie, et aider les autres à connaître Jésus et à devenir semblable à lui.
Plusieurs points extrêmement importants sont à souligner dans cette définition de Wilkins.
Premièrement, l’objectif primordial du disciple est de ressembler à son maître, Jésus. Jésus est son modèle parfait. Il veut Lui ressembler en toutes choses.
Deuxièmement, c’est le Saint-Esprit qui rend possible la transformation à l’image de Jésus-Christ. En d’autres termes, c’est Son Esprit qui accompagne le disciple de Jésus-Christ dans son effort de ressemblance à Jésus-Christ.
Troisième élément important à souligner, c’est l’aspect communautaire. Le disciple ne peut pas faire cavalier seul. Il fait partie d’une communauté de disciples, de croyants, c’est-à-dire d’une l’église locale ayant la responsabilité de l’accompagner dans ce processus de ressemblance à Jésus.
Quatrième point à souligner est le processus. Le discipulat un processus de croissance qui va durer toute la vie.
Personne ne peut dire, ou aucun disciple ne peut dire que j’ai atteint le sommet de la croissance. On est appelé à grandir indéfiniment.
Cinquièmement, dans ce processus, le disciple est appelé à faire de toutes les nations (de toutes les ethnies), de tous les villages et de toutes les villes, les disciples transformés et intentionnels à la gloire du Dieu.
Maintenant, à quoi ressemble un disciple intégré et transformationnel ? En d’autres termes, quelles sont ses caractéristiques ? Il y en a tout au moins six.
Caractéristiques du Discipulat Intégré et Transformationnel
Un bon programme de discipulat devrait être (1) intentionnel, (2) relationnel, (3) holistique, (4) multiplicateur, (5) perpétuel, (6) sincère et pratique.
1) Le discipulat doit être intentionnel.
Qu’est-ce que cela veut dire à terme clair ? Nous savons de manière consciente que nous existons pour faire des disciples. L’aspect intentionnel du discipulat nous invite à l’élaboration de tout un programme de discipulat. Le discipulat fait partie intégrante de notre champ d’activité. C’est notre philosophie de vie. Faire des disciples n’est pas une option. C’est une lourde responsabilité. Voilà pourquoi je prône un discipulat, en plus d’être intentionnel, mais aussi intégré. Tout ce que nous faisons doit s’inscrire dans le cadre de la formation des disciples de Jésus et pour Jésus. Michael Wilkins nous dit :
Le discipolat n’est pas seulement un aspect de la mission de l’Église ; elle inclut toutes ses activités. Faire des disciples commence par une évangélisation intentionnelle qui incite les gens à évaluer ce qu’il en coûte d’accepter l’appel divin à vivre dans le royaume de Dieu. Ainsi, ils sont prêts à s’engager et à s’attendre à une transformation personnelle, ce qui est la vie chrétienne normale[2].
Est-ce que vous êtes intentionnel dans la formation des disciples? Une église ou une mission qui n’est pas intentionnelle dans la formation des disciples peut devenir une église ou une mission dangereuse parce qu’elle a en son sein des individus laissés à la merci des circonstances sans plan, sans objectif, sans destination et sans conviction.
2) Le discipulat doit être relationnel.
Le discipulat doit être relationnel parce que le disciple est d’abord et avant tout dans une relation avec Jésus. Il fait aussi partie d’une communauté de croyants qu’il est appelé à aimer et supporter. Nous devons placer les relations humaines au centre de tout. Tissons des relations saines avec les disciples et soyons présents dans leur vie. Cela fait appel à un mentorat dynamique.
Un discipulat relationnel bâtit une vraie communauté de croyants ou de disciples du Christ (Jean 13: 34,35). Il doit se baser sur les relations. Il y a plusieurs modes de rapport à prendre en compte dans ce contexte. Le rapport entre le disciple et Jésus-Christ comme Maître, un rapport d’amour et d’obéissance ; le rapport entre le disciple et la communauté des autres disciples, la communauté des croyants ; le rapport entre le disciple et son environnement, son rapport avec les non-chrétiens.
Tout discipulat intégré, transformationnel et responsable doit modeler sur le discipulat de Jésus-Christ parce que Son modèle a fait ses preuves.
Jésus-Christ a fait une sélection de douze disciples en qui Il a tout investi. Dans ce contexte, Jésus-Christ nous invite à baser essentiellement notre discipulat sur Son modèle, c’est-à-dire sur les relations qui sont à la base de tout discipulat capable de provoquer un changement, une transformation et un impact global.
Souvent notre erreur consiste à placer nos programmes, nos activités, nos méthodes avant les relations. Jésus ne l’a jamais fait. Jésus a placé les relations au cœur de Son programme de discipulat. Quand nous ne plaçons pas les relations au cœur de nos programmes, qu’est-ce que cela engendre ? Un discipulat sans vie, fade qui ne connecte pas les disciples avec leur communauté, par-dessus tout avec Jésus-Christ en réalité.
“Jésus voyait les gens, s’arrêtait et passait du temps avec eux.” Jésus-Christ était toujours occupé avec les gens.
Nous ne pouvons pas conquérir le monde, produire ou établir Son royaume si nous restons confinés dans nos bureaux ou à la maison sans primer les relations humaines. C’est impossible. A ce propos, Shane Warren nous dit que même si notre méthodologie est excellente, elle doit être transmise par des personnes. Tant que le corps de Christ ne comprendra pas son interconnexion, aucune vraie formation ou réforme spirituelle ne pourra avoir lieu.
3) Le discipulat doit être multiplicateur.
Pourquoi Jésus a choisi seulement 12 disciples? Il l’a fait parce qu’Il savait qu’un discipulat responsable doit produire un effet domino, c’est-à-dire investir dans des individus qui pourront à leur tour bouleverser le monde. C’est ce que les premiers disciples au premier siècle ont fait au péril de leur vie.
Le discipulat doit produire un effet domino. Dans les actes des apôtres, nous trouvons des expressions expliquant la croissance exponentielle de l’Église comme ajoutée, multipliée. Certaines personnes pensent que Jésus ne s’intéresse pas à la quantité. Bien sûr, Jésus s’intéresse à la quantité.
D’ailleurs, Jésus ne veut qu’aucun de nous, qu’aucun des pécheurs périsse (2 Pierre 3.9). La quantité est importante pour Dieu. C’est dans ce contexte que James Kennedy a dit qu’il est plus important de former un gagneur d’âme que de gagner une âme.
L’Église de Jésus-Christ est née ou existe pour multiplier, pas pour additionne.
4) Le discipulat doit être holistique.
Le discipulat ne doit pas un être unidimensionnel.
La vie comporte plusieurs dimensions: physique, psychologique, sociales, éthique, politique, économique, etc. Le disciple est appelé à grandir de manière intégrale. Notre erreur consiste souvent à produire des disciples spiritualistes ou angéliques niant toute responsabilité humaine et personnelle.
Voilà pourquoi ma définition du Discipulat Intégré et Transformationnel prend en compte les trois composantes : foi, connaissance et acte. Si nous restons seulement au niveau de la foi, nous risquons de produire des chrétiens angéliques et spiritualistes. Par contre, si nous restons au niveau de la connaissance seulement, nous risquons de produire des disciples intellectualistes ayant de grosses têtes mais sans foi et sans une véritable connexion avec Dieu ou avec Jésus-Christ.
Enfin, les actes. Notre foi et notre connaissance doivent aboutir à des actes, c’est-à-dire un comportement moral exemplaire capable de transformer la culture et la société. Si nous mettons l’accent seulement sur les actes, nous risquons de produire des chrétiens ou des disciples activistes mais sans tête, sans connaissance et sans foi. Voilà pourquoi ces trois composantes sont indissociables.
Le discipulat doit être aussi holistique parce que le salut en lui-même est holistique. Jésus s’intéresse au disciple comme un être humain à plusieurs dimensions. En prenant en compte cet aspect, notamment la dimension cognitive, nous éviterons l’aliénation sous toutes ses formes.
Jésus nous a sauvés non seulement pour nous réconcilier avec Son Père, mais aussi pour nous réconcilier avec la création toute entière.
5) Le discipulat doit être perpétuel.
Le discipulat ne doit pas être juste un acte spontané ou ponctuel. Il s’agit d’un processus qui dure toute la vie. Tant que l’Église n’est pas encore enlevée, elle est appelée à faire indéfiniment des disciples. Dans ce contexte, nous demeurons tous des disciples de Jésus-Christ, anciens, nouveaux. Nous sommes tous des disciples de Jésus-Christ parce qu’il s’agit d’un processus qui dure toute la vie. Nous n’arriverons jamais à un stade où nous cesserons d’être disciples de Jésus-Christ sur la base de notre ancienneté.
A ne pas confondre disciples de Jésus-Christ et nouveaux convertis. C’est extrêmement important. Parfois on a l’impression qu’il y a des anciens dans l’église qui pensent qu’ils cessent d’être disciples de Jésus-Christ et que les nouveaux le sont. C’est une erreur grave. Nous sommes tous des disciples. Randy Hurst nous dit:
Le cycle de l’évangélisation et du discipolat est complet lorsque les disciples deviennent des messagers qui évangélisent et font à leur tour des disciples[3].
6) Le discipulat doit être sincère et pratique.
La sincérité et le côté pratique du discipulat signifie, d’une part, que les faiseurs de disciples ne doivent en aucun cas se comporter en super héros spirituel infaillible. Leur vie doit être un livre ouvert dans lequel les disciples (mentees) peuvent lire la grâce de Dieu dans leur faiblesse. Nous sommes tous dans le même combat spirituel. Nous luttons tous avec des tentations dans nos vies. Rester cache derrière un masque spirituel ne fait qu’entraver le processus et le cycle du discipulat.
D’autre part, les faiseurs de disciples doivent présenter la croix aux disciples. Jésus Lui-même a dit à Ses disciples : « Vous aurez des tribulations dans le monde. Mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. » (Jean 16.33)
Jésus était sincère avec Ses disciples. Comprenons Son rapport avec Pierre. Il n’a pas hésité de dire à Pierre de quelle mort il allait mourir et que celui-ci allait le trahir plus tard. Non seulement Jésus était sincère dans Son rapport avec Ses disciples, mais Il ne cachait pas Ses faiblesses, ses frustrations.
Dans le jardin de Gethsémani, Jésus n’a pas hésité de demander de l’aide à Ses disciples, de prier pour Lui. Il n’a pas caché les grumeaux de sang qui déferlaient sur Son visage.
Jésus n’a jamais offert à Ses disciple un long fleuve tranquille. Jésus a offert la croix à Ses disciples. Nous commettons souvent l’erreur de ne pas placer la croix dans ce processus de ressemblance à Jésus-Christ.
Parfois nous cachons aux nouveaux disciples de Jésus-Christ que nous sommes dans le même combat et dans ce processus de croissance. Nous nous présentons souvent comme des super-héros spirituels. Nous ne sommes pas des super-héros.
Nous devons être francs avec les gens.
Cependant, nous devons résister à l’idée de présenter la vie chrétienne comme un parcours spirituel languissant et misérable. Le côté pratique du discipulat est un appel à créer un cadre pédagogique accueillant, favorable à un apprentissage
réussi et une croissance assurée.
A la manière de Jésus, nous devons être créatifs dans notre démarche et encourager la pensée critique pour ne pas produire des aliénés.
Nous devons également mettre en pratique ce que nous prêchons et enseignons. Jésus-Christ a mis en pratique tout ce qu’Il a fait et dit. Il a incarné ce qu’Il prêchait et enseignait. Shane Warren, de manière plus éloquente, nous parle à ces termes:
Ne vous y trompez pas, le discipolat efficace coûte cher, parce qu’il ne peut en aucun cas être sans croix. L’une des plus grandes tragédies de notre temps est le fait d’agrémenter l’Évangile pour le rendre plus savoureux. En agissant ainsi, nous ne prêchons plus du tout l’Évangile, mais plutôt « un autre Évangile » (2 Corinthiens 11.4). Si nous n’y prenons pas garde, nos tentatives d’adapter l’Évangile à notre culture lui ôtera toute sa puissance de changer cette dernière. À l’inverse, l’enseignement de Jésus peut s’appliquer sans aucun problème à toutes les générations. Il est « le même hier, aujourd’hui et éternellement » (Hébreux 13.8)[4].
Conclusion
L’évangélisation est un processus dont l’aboutissement est le discipulat. Il s’agit d’un processus en deux étapes.
Un discipulat intégré et transformationnel n’est pas optionnel. C’est la quintessence même d’une église locale calquée sur le plan et la philosophie de Jésus pour faire des disciples sur la terre entière. Un tel discipulat est de nature à transformer des vies à partir d’un processus excitant, passionnant, intelligent et dynamique. C’est à ce niveau que l’Evangile transformateur pourra transformer en retour des communautés à la gloire de Jésus.
Alors, entrons dans une dynamique de discipulat qui correspond à la vision du Maître pour transmettre un héritage chrétien sain à la prochaine génération, apte à engager de véritables dialogues, à produire une défense solide de la foi chrétienne et à réformer nos sociétés à la gloire de Dieu. Car, comme l’écrit Darrow Miller, si l’Eglise ne discipline pas la nation, c’est la nation qui va discipliner l’Eglise. Ce qu’il nous faut aujourd’hui c’est un Discipulat Intégré et Transformationnel.
Réfléchissez à ces questions: Les membres de votre église ont-ils la vision de gagner des âmes et de former des disciples? Votre association comprend-elle et accepte-t-elle le coût du discipulat? En tant que pasteur, est-ce que vous donnez l’exemple d’un vrai disciple dans votre vie de chaque jour? En d’autres termes, pour résumer les principaux points que nous avons développés, posons-nous les six questions suivantes pour évaluer notre discipulat.
Mon discipulat est-il intentionnel, relationnel, holistique, multiplicateur, perpétuel, sincère et pratique?
[1] Shane Warren: Le rôle de la direction spirituelle dans le discipolat, cité par Ressources pastorales Automne 2016: Le discipolat: Le mandat oublié, p. 5
[2] Faire des disciples en des temps et des Églises qui changent, Ressources pastorales Automne 2016: Le discipolat: Le mandat oublié p.11, 12
[3] Randy Hurst Le cycle de l’évangélisation et du discipolat: un processus sans fin, dans Ressources pastorales Automne 2016: Le discipolat : Le mandat oublié, p.28
[4] Shane Warren: Le rôle de la direction spirituelle dans le discipolat. Ressources pastorales Automne 2016: Le discipolat: Le mandat oublié, p.7
C’est une très bonne perception du discipolat que je souhaite enseigner aussi dans mon pays pour faire la différence avec les enseignements quelque peu fantaisistes que l’on diffuse à tout vent dans nos communautes souvent sans produire des résultats convaincants.
Salut Banga! Merci pour vos commentaires! Ça me fait plaisir de savoir que non seulement vous avez apprécié l’article, mais aussi et surtout que vous souhaitez faire une différence à travers l’enseignement d’un discipulat beaucoup responsable, dynamique et convaincant dans votre pays. Que Dieu vous accompagne!