Il est fondamental d’avoir une perspective chrétienne très claire sur la notion de communauté avant de pouvoir considérer les moyens qui peuvent promouvoir une communauté de discernement.
Selon Dietrich Bonhoeffer, le christianisme signifie la communauté par Jésus-Christ et en Jésus-Christ. Aucune communauté chrétienne n’est plus ou moins que cela… Nous ne nous appartenons les uns aux autres que par et en Jésus-Christ.[1] Par conséquent, si toute communauté chrétienne doit tourner autour de la personne du Christ, le discernement doit occuper une place prépondérante.
C’est le discernement de la volonté de Dieu qui sert de base à l’inspiration dans le développement des valeurs et des objectifs de la communauté en tant que partie intégrante d’une philosophie de ministère. C’est une approche qui vise à travailler en partenariat avec le Dieu trinitaire. C’est dans ce contexte que Bob Whitesel et Kent R. Hunter soutiennent que « discerner la volonté de Dieu pour une congrégation est un processus en deux étapes, commençant par la méditation de la Parole de Dieu, puis se poursuivant par un temps personnel de communication avec Dieu. »[2] C’est un double discernment, individuel et collectif.
Selon Ruth Haley Barton, le discernement collectif, en tant que leaders, nous amène au-delà du personnel à une capacité croissante à « voir » ce que Dieu fait à l’endroit où nous sommes appelés à diriger.[3] Cette vision du discernement collectif souligne que Dieu est à l’œuvre, non seulement dans l’histoire humaine, mais aussi dans notre place de leadership. Par conséquent, il est essentiel de chercher à décoder Son message et de se joindre à Lui pour que Sa volonté soit faite parmi et en nous.
En tant que communauté spirituelle, tous les croyants, au niveau individuel et communautaire, qui composent l’Église sont appelés à s’impliquer dans cette quête de discernement, en particulier ceux qui occupent des fonctions de leadership. C’est dans ce contexte que Ruth écrit : « Le discernement collectif commence par la formation spirituelle de chaque leader individuel. »[4]
Sur la base de cette situation, il faut reconnaître qu’être une communauté perspicace est d’une valeur inestimable. Les choses de l’esprit ne peuvent être comprises au sein d’une communauté spirituelle sans la capacité de cette communauté à rester unie, en s’engageant dans le processus de discernement.
Pour que la communauté soit une communauté de discernement, elle doit établir une culture de discernement individuel avant même d’être collective. Car, selon Ruth, les groupes déterminés à poursuivre ensemble la volonté de Dieu doivent commencer par se concentrer sur la dynamique de transformation spirituelle dans la vie des individus qui composent le groupe.[5] C’est quelque chose qui manque beaucoup lorsqu’il s’agit d’être une communauté de discernement.
N’oubliez surtout pas que la volonté de Dieu pour chacun de nous et pour nos communautés est moralement bonne, spirituellement agréable et parfaite (Romains 12.2). En nous basant sur ces trois critères, comme une sorte de théorie des trois passoires, nous réussirons à discerner la volonté de Dieu en élaborant des philosophies de ministère saines pour des ministères bénis, rayonnants, impactants et durables coram Deo (devant la face de Dieu).
Si Dieu est à l’œuvre parmi nous, Il veut certainement que nous discernions ce qu’Il est en train de faire.
[1] Dietrich Bonhoeffer. Life Together: The Classic exploration of Christian Community (New York: HarperOne), 1954, p.21
[2] Bob Whitesel & Kent R. Hunter. A House Divided: Bridging the Generation Gaps in Your Church. Nashville: Abingdon Press, 2000, P.111
[3] Ruth Haley Barton. Pursuing God’s Will Together (IVP Formatio, 2012) (IVP Formatio, 2012)
[4] Ibid.
[5] Ibid.