Gary Thomas, dans son livre “Sacred Pathways: Nine Ways to Connect with God,” présente le concept de tempérament spirituel, décrivant neuf manières uniques de se connecter avec Dieu. Les naturalistes trouvent Dieu dans la nature, les sensoriels à travers les sens, les traditionnalistes par les rituels et symboles, les ascètes dans la solitude, les activistes par la confrontation, les aidants en servant les autres, les enthousiastes dans la célébration, les contemplatifs par l’adoration, et les intellectuels avec l’intellect. Chaque tempérament a ses forces et faiblesses, et il est crucial de respecter et d’apprécier cette diversité dans la spiritualité chrétienne.
——
Il convient d’évaluer les neuf tempéraments spirituels développés par Gary Thomas pour voir lequel ou le top 3 qui décrit le mieux notre manière de connecter avec Dieu. Ici, je les présente de manière succincte.
Neuf tempéraments spirituels
Naturalistes : Aimer Dieu à travers la nature
Les Naturalistes auraient préféré laisser n’importe quel bâtiment, si beau ou si élégant soit-il, pour prier Dieu au bord d’une rivière. Ces chrétiens croient que la nature proclame clairement ce que Dieu est.
Sensoriels : Aimer Dieu avec les sens
Les chrétiens sensoriels veulent se perdre dans l’émerveillement, la beauté et la splendeur de Dieu. Ils sont particulièrement attirés par le liturgique, le majestueux, le grandiose.
Traditionnalistes : Aimer Dieu à travers Rituel et Symbole
Les traditionnalistes sont nourris par ce que l’on appelle souvent les dimensions historiques de la foi : rituels, symboles, sacrements et sacrifices. Ces chrétiens ont tendance à avoir une vie de foi disciplinée.
Ascètes : Aimer Dieu dans la Solitude et la Simplicité
Les ascètes ne veulent rien de plus que d’être laissés seuls dans la prière. Enlevez la liturgie, les pièges de la religion, le bruit du monde extérieur.
Activistes : Aimer Dieu à travers la Confrontation
Les activistes servent le Dieu de justice, et leur passage biblique favori est souvent l’histoire de Jésus mettant de l’ordre dans le temple. Ils définissent l’adoration comme le fait de s’opposer au mal et d’appeler les pécheurs à la repentance.
Aidants : Aimer Dieu en aimant les Autres
Les aidants servent Dieu en servant les autres. Ils prétendent souvent voir le Christ sur les pauvres et les nécessiteux, et leur foi est construite en interagissant avec d’autres personnes.
Enthousiastes : Aimer Dieu avec Mystère et Célébration
L’excitation et le mystère dans le culte sont l’élément spirituel vital des enthousiastes. Ces chrétiens sont des animateurs de Dieu et de la vie chrétienne.
Contemplatifs : Aimer Dieu à travers l’Adoration
Les contemplatifs considèrent Dieu comme leur amant, et les images d’un Père et d’un Époux aimants reflètent le mieux leur vision de Dieu. Ces chrétiens cherchent à aimer Dieu de l’amour le plus pur, le plus profond et le plus lumineux que l’on puisse imaginer.
Intellectuels : Aimer Dieu avec l’intellect
Les intellectuels ont besoin que leur esprit soit stimulé avant que leur cœur ne s’anime vraiment. Ils sont susceptibles d’étudier (et, dans certains cas, d’argumenter pour ou contre) des sujets… Ces chrétiens vivent dans le monde des concepts.
Comprendre la réalité des tempéraments spirituels
Comprendre la réalité de ces différents types de tempéraments spirituels est d’une importance capitale. Je pense à l’épisode de la visite de Jésus chez ses amies Marie et Marthe (Luc 10.38-42). Les deux femmes ont deux tempéraments différents. Marie est contemplative. Sa meilleure façon de montrer à Jésus son amour est de passer du temps à Ses pieds, d’être à son écoute. Tandis que Marie est aidante. Sa manière à elle de montrer son amour à Jésus est de s’assurer de bien Le traiter et recevoir. Mais, vous pouvez remarquer que Marthe n’a pas compris que le tempérament spirituel de sa sœur Marie est différent du sien. Par contre, Jésus, par sa manière de gérer la situation, accepte bien que les deux femmes sont de tempéraments différents.
Gary Thomas m’a ouvert les yeux sur une sorte d’intolérance que j’avais à propos de certains styles de culte, en particulier la façon dont les chrétiens catholiques organisent leur culte et l’utilisation de certains éléments qu’ils fabriquent, comme l’encens. Avec mon tempérament spirituel intellectualiste, j’associais ces choses au fétichisme. Pourtant, l’utilisation de ces éléments dans le culte remonte aux temps bibliques, en particulier à l’Ancien Testament. Les paroles de Gary résonnent dans mon cœur :
Lorsque nous réduisons tout culte chrétien à un simple assentiment intellectuel, nous forçons les chrétiens à adorer Dieu dans une existence rabougrie et muette.[1]
Nous avons tendance à juger les autres, même ceux qui sont dans notre propre congrégation, par notre tempérament spirituel, notre origine culturelle et notre tradition religieuse ou cultuelle. Quand ce que nous voyons ne reflète que notre propre petite réalité, c’est une indication que nos sens nous trompent. La réalité que nous vivons dans la « grotte » n’est pas nécessairement la réalité du monde extérieur et de la relation de Dieu avec tous les gens, en particulier Son peuple racheté.
Non seulement Dieu aime la diversité, mais Il est flexible là où nous avons tendance à être inflexibles. C’est là que l’épisode de la guérison de l’aveugle en deux étapes par Jésus (Marc 8:22-26) prend tout son sens en lien avec ce que Annie Dillard appelle « voir un monde nouveau ». Voir avec les lunettes de Dieu, c’est voir clairement.
Il s’agit d’une invitation de Dieu à voir au-delà de ce que nous voyons physiquement à la beauté de vivre pour Lui, de L’adorer tel que nous sommes, avec tous nos sens, de voir le monde autour de nous comme Il le voit et de nous associer à Lui dans ce qu’Il fait dans le monde. Il est facile pour nous de dire que nous avons besoin de voir notre communauté, en particulier les gens autour de nous comme Dieu les voit, mais nous trébuchons souvent quand il s’agit de vivre en conséquence.
Toutefois, il est important de comprendre que chaque tempérament spirituel a ses forces et ses faiblesses. Aucun n’est supérieur ou inférieur à un autre. Chacun peut conduire à des dérives ou extrêmes si nous ne faisons pas attention. Personne ne doit contraindre une autre personne à adopter son tempérament spirituel sous prétexte de la montrer la meilleure façon de connecter avec Dieu ou de L’aimer. L’équilibre est de mise dans ce cas.
Une seule chose est nécessaire
La façon à Jésus de réagir au reproche que Marthe adressait à Marie en disant qu’une seule chose est nécessaire et que Marie a choisi la bonne part (Luc 10.42) nous invite tous, au-delà de nos tempéraments spirituels dominants, à prioriser notre intimité avec Dieu au-dessus de tout.
Trop préoccupé par le désir de voir les autres grandir dans la connaissance de Jésus-Christ ou de les voir aimer Dieu à notre façon, nous nous retrouvons souvent piégés par la négligence de notre propre relation avec Dieu. Les activités prennent souvent le pas sur la prière ou d’autres disciplines spirituelles. Quand cela arrive, la mission devient peu excitante. C’est dans ce contexte que Gary Thomas nous met en garde en ces termes :
Lorsque nous sommes trop pris dans le ministère et que nous faisons des économies dans notre temps de dévotion, les résultats peuvent être désastreux. Nous commençons à servir avec de mauvaises motivations, nous risquons de perdre notre passion et nous sommes souvent tentés de faire en sorte qu’il ne s’agisse que de nous plutôt que de Dieu.[2]
Ce qui affecte votre cœur doit être équilibré par plus d’intimité avec Dieu, même si vous devez célébrer Dieu pour la façon dont Il vous a créé et la façon dont vous vous connectez le mieux avec Lui. Ce par quoi notre cœur est affectionné est crucial.
Selon Jonathan Edwards, personne n’est jamais changé, ni par la doctrine, ni par l’écoute de la Parole, ni par la prédication ou l’enseignement d’un autre, à moins que les affections ne soient émues par ces choses.[3] Il définit l’affection religieuse comme le récit d’actions religieuses. Une question cruciale s’impose : Est-ce que je traduis cette affection religieuse en action dans le contexte de ma famille, de mon ministère et autre, en relation avec mon tempérament spirituel ?
Nous sommes souvent très frustrés quand tous nos efforts dans le ministère semblent n’aboutir à rien. Quand cela arrive, notre tempérament spirituel peut se heurter à quelque chose d’intimidant. Dans certains cas, les résultats « désastreux » que nous connaissons dans notre ministère est dû à ce que Gary Thomas appelle un manque d’intimité avec Dieu et d’une affection mondaine.
Ainsi, les affections religieuses, traduites en vertus appliquées dans la vie quotidienne, trouvent leur véritable sens lorsque nous reconnaissons notre tempérament spirituel et que nous rendons gloire à Dieu pour cela. Il ne fait aucun doute que Dieu veut connaître et se connecter avec le vrai vous en harmonie avec votre communauté de foi.
Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre (Colossiens 3.2). Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair (Galates 5.16). En d’autres termes, faites de votre intimité avec Dieu la première de vos priorités, ainsi le reste ne sera que secondaire.
[1] Gary L. Thomas. Sacred Pathways: Nine Ways to Connect with God (Grand Rapids, MI: Zondervan, 2020), p.54
[2] Gary L. Thomas: Sacred Pathways: Nine Ways to Connect with God (Grand Rapids, MI: Zondervan, 2020), p.25
[3] Richard J. Foster and James Bryan Smith. Devotional Classics (New-York, NY: HarperOne, 2005), p.21