Formation spirituelle : Un voyage intentionnel vers la ressemblance à Christ

J’ai eu le privilège de naître et de grandir dans un foyer chrétien. Mes parents et l’église ont fait de leur mieux pour m’inculquer les valeurs chrétiennes, et ils ont fait un travail formidable. Cependant c’est en arrivant au séminaire de théologie que je fréquentais à Port-au-Prince que j’ai été exposé à la formation spirituelle en tant que matière académique.

Même après l’obtention de mon baccalauréat en théologie, j’étais souvent pris au piège de l’accumulation de connaissances à partager avec les autres, tout en négligeant ma propre croissance spirituelle et ma vie de dévotion. J’avoue que je n’étais pas assez patient pour laisser Dieu opérer en moi la transformation qu’Il désirait. Je me sentais parfois vide, comme une cymbale qui résonne, tandis que d’autres étaient souvent bénis par mes enseignements et mes prédications. Je n’étais pas vraiment intentionnel dans ma relation avec Dieu. Trop souvent, je tombais dans le piège du formalisme religieux, du légalisme et de la routine. En réalité, j’étais davantage dans une posture de loyauté ou d’allégeance à Jésus que dans une relation d’amour véritable avec Lui.

 Ma situation resonne-t-elle en vous ?

Avec le temps, j’ai finalement compris l’importance d’être intentionnel dans ma vie spirituelle et de faire confiance à Dieu dans le processus. Selon Robert Mulholland, le voyage chrétien est donc un engagement intentionnel et continu dans un processus de croissance tout au long de la vie vers la plénitude en Christ.[1] C’est un défi, non seulement pour notre perception de la formation spirituelle, mais aussi pour notre identité en tant que disciple de Jésus et serviteur dans son Royaume.

Alors, qu’est-ce que la formation spirituelle en réalité ?

Définition de la formation spirituelle

La formation spirituelle peut se définir comme un processus de renouvellement de l’intelligence par lequel la volonté du croyant est soumise à celle de Dieu, sous l’administration du Saint-Esprit. Celui-ci le guide dans toute la vérité et dans son expérience de la promesse de Jésus d’être toujours à ses côtés (voir Matthieu 28:20). En d’autres termes, il s’agit de tout ce qui est mis en place comme disciplines et formations pour favoriser la croissance spirituelle, c’est-à-dire le processus de la ressemblance à Christ.

Se former ou être formé ?

Robert Mulholland fait une grande distinction entre le processus d’être « formé » et le processus de « se former » à l’image de Dieu. La première expression se réfère à une vie qui se laisse transformer par la puissance transformatrice et régénératrice du sang de Jésus à travers un processus exigeant confrontation et consécration ; la seconde évoque une approche plus religieuse, c’est-à-dire ce à quoi ressemble une vie religieuse. Mulholland explique :

Lorsque nous fonctionnons du point de vue que notre action détermine notre être, nous attendons des retours immédiats sur notre investissement en temps et en ressources, des résultats observables qui prouvent que nous avons bien performé et que nous sommes donc des personnes de valeur.[2]  

C’est l’image d’une personne religieuse qui cherche à plaire à Dieu par ses œuvres et ses efforts, s’efforçant d’atteindre la norme morale divine, tout en étant impatiente d’obtenir les résultats escomptés.

Il nous arrive parfois d’avoir l’impression de contrôler notre croissance spirituelle ou notre vie, mais cette illusion ne mène qu’à la frustration, à l’insatisfaction et au vide spirituel. Ainsi, nous glissons subtilement dans le piège de faire des choses pour Dieu au lieu de laisser Dieu agir en nous et à travers nous.

C’est pourquoi, dans notre définition, nous avons insisté sur l’administration du Saint-Esprit. C’est Dieu, par son Esprit, qui produit en nous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir (Philippiens 2:13). Notre formation spirituelle est vouée à l’échec si nous ne laissons pas le Saint-Esprit opérer en nous, nous guider dans la vérité et nous encourager à persévérer dans la course.

La place de la croix dans le processus

Il n’y a pas de véritable formation spirituelle sans la croix. La croix symbolise les épreuves de la vie, les défis et les tentations, etc. Dans Jean 16 verset 33, Jésus a dit à ses disciples : « Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. » Avant de leur demander de prendre leur croix, Jésus leur demandait d’abord de renoncer à eux-mêmes.

Porter sa croix et suivre Jésus fait partie du processus de renoncement à soi. Dans ce voyage, Thérèse d’Avila nous invite à nous connaître nous-mêmes et à implorer la miséricorde de Dieu en ces termes :

Souvenez-vous, nous devons aller au ciel, et ce serait fou de penser que nous pourrions le faire sans nous retirer parfois dans notre âme pour nous connaître nous-mêmes, ou penser à nos manquements et à ce que nous devons à Dieu, ou implorant fréquemment sa miséricorde.[3]

Tous les domaines de notre vie ne progressent pas au même rythme dans le processus de transformation. Par exemple, dans le domaine du pouvoir ou de l’autorité, Dieu, par sa grâce, peut vous avoir libéré de toute velléité de dominer sur les autres et vous avoir conduit à exercer un leadership conforme au modèle de Jésus. Tandis que dans le domaine des finances, vous pouvez encore trébucher en essayant d’honorer Dieu et d’être un bon gestionnaire.

Cela signifie que nous ne devons pas seulement identifier ces différents domaines dans lesquels nous avons besoin de grandir, mais aussi les évaluer continuellement pour voir à quel point ils sont soumis à la seigneurie de Jésus. Ce faisant, nous pouvons nous rendre compte que certains aspects de notre vie résistent encore à la transformation que Dieu veut opérer en nous. C’est un processus parfois douloureux.

Se débarrasser d’habitudes qui ne glorifient pas notre Seigneur ne se fait pas sans souffrance. Mais tout comme l’or doit être purifié par le feu, nous devons accepter que le Saint-Esprit travaille en nous pour façonner notre caractère à l’image de Jésus. Comme l’argile entre les mains du potier, soyons malléables sous ses mains.

En tant qu’êtres libres, nous avons le choix d’accepter ou de rejeter la transformation que Dieu veut opérer dans chaque domaine de notre vie. Dieu ne nous force pas à être transformés ; Il nous invite simplement à entrer dans ce processus en nous ouvrant les yeux sur les aspects de notre existence qu’il veut purifier et éclairer. En répondant à cet appel, nous avançons progressivement vers l’union avec le Christ.

Par conséquent, notre responsabilité dans ce processus est d’accepter l’image de la personne que Dieu dit que nous sommes. Autrement dit, il s’agit d’être en accord avec Lui afin que ce qu’Il veut accomplir dans tous les domaines de notre vie se réalise, comme ce fut le cas pour le prophète Ésaïe (voir Ésaïe 6:1-7). Nous devons nous soumettre à la personne qu’Il est réellement.

En effet, l’éveil spirituel holistique est une expérience à double face : c’est à la fois une rencontre avec le Dieu vivant et une rencontre avec notre véritable moi. C’est parvenir à voir quelque chose de nous-mêmes tels que nous sommes et à entrevoir quelque chose de Dieu tel qu’Il est.[4]

Portée communautaire de la formation spirituelle

La dimension communautaire de la formation spirituelle est cruciale. En tant que chrétiens, nous savons que nous devons être des modèles en ne nous conformant pas au système de pensée de ce monde (voir Romains 12:2). Cependant, nous ignorons souvent l’aspect social d’un tel non conformisme. Comme l’a dit John Wesley, une sainteté qui n’est pas sociale n’est pas une vraie sainteté.

team, friendship, group-4529717.jpgLa formation spirituelle ne doit jamais être une affaire strictement privée. Nous sommes donc exhortés à être transformés et mis à part pour Dieu, mais aussi pour le bien des autres. Ainsi, la formation spirituelle vise notre transformation à l’image de Christ, laquelle transformation ayant des conséquences sociales ou communautaires dans la vie quotidienne. Dans 1 Corinthiens chapitre 12, nous voyons à quel point Paul met l’accent sur l’interdépendance des membres de la communauté de foi. « Il n’y a pas de spiritualité holistique pour l’individu en dehors de la communauté de foi. »[5] 

Nous savons que, dans le corps de Christ, nous sommes différents et qu’à chacun de nous des dons spirituels ont été donnés pour l’édification mutuelle. Cependant, parvenir à comprendre que la personnalité de chaque membre est tout aussi essentielle nous échappe parfois.

Tenir compte de la personnalité de chaque croyant, en particulier dans la manière dont il se connecte à Dieu dans ce processus appelé formation spirituelle, est un facteur qui favorise une croissance spirituelle harmonieuse. Ce n’est pas seulement une invitation à œuvrer dans le corps de Christ, mais aussi et surtout une manière d’être tolérants les uns envers les autres, d’être présents les uns pour les autres, sachant que chacun a son propre cheminement dans la grâce et la connaissance de Jésus-Christ. Nous avons chacun notre propre rythme de croissance et notre propre manière de contribuer à celle des autres. Tout esprit de rivalité, d’orgueil et de jalousie doit être combattu en ce sens.

La communauté de foi est la famille spirituelle établie par Dieu pour favoriser la croissance de chacun. Dans ce cadre, chaque croyant, en exerçant son don, contribue à l’édification et à la spiritualité des autres.

La vie chrétienne (ou spirituelle) doit être vécue de manière holistique. Elle ne doit pas être compartimentée en une vie spirituelle d’un côté et une vie laïque ou séculière de l’autre. Une telle attitude est ce que Richard Ramsay appelle la « schizophrénie intellectuelle ». Il s’agit d’une invitation à développer une vision équilibrée de la spiritualité chrétienne.

Beaucoup de chrétiens vivent une double vie, croyant qu’il existe un fossé entre la vie spirituelle et la vie séculière. Une telle posture entraîne de nombreuses conséquences, non seulement personnelles, mais aussi sociales, économiques et politiques. Nombre de leurs choix et décisions, dans presque tous les domaines de la vie, ne sont pas influencés par les valeurs bibliques, les empêchant ainsi de se positionner adéquatement face aux enjeux et débats sociétaux.

Tout en reconnaissant l’importance de l’expérience de la spiritualité sociale ou communautaire, il est toutefois nécessaire de trouver un juste équilibre.

En effet, la spiritualité biblique nous appelle à nous éloigner des formes individualisées et privatisées de la foi qui nous isolent de la brisure et de l’esclavage du monde qui nous entoure. Elle nous appelle plutôt à une relation avec Dieu qui nous propulse dans le monde en tant qu’agents de guérison et de grâce libératrice.[6]

La dimension communautaire de cette croissance holistique ne doit cependant pas étouffer la dimension individuelle ou personnelle, essentielle à la quête de profondeur et d’intimité de chacun avec Dieu, tout comme au fait que nos parcours et nos relations avec Lui sont différents. Robert Mulholland nous explique :

Alors que chacun de nous suit un cheminement qui lui est propre, ce parcours s’effectue néanmoins « en caravane » avec les divers membres du corps de Christ. Chacun possède des dons qui sont accordés comme un moyen de grâce pour toute la communauté de foi, et cette même communauté est le moyen de grâce par lequel Dieu nourrit notre plénitude.[7]

Si l’équilibre est juste entre la sainteté personnelle et la sainteté sociale, ou plus simplement entre la spiritualité individuelle et la spiritualité collective, il est compréhensible que la combinaison des deux soit nécessaire pour produire une spiritualité sociale efficace, dynamique et responsable. Cependant, il est important de reconnaître que la sainteté sociale est la conséquence de la somme des saintetés personnelles vécues dans le contexte de l’église, en tant que corps appelé à être le sel et la lumière du monde. Plus la spiritualité personnelle est forte et saine, meilleure est la spiritualité sociale.

Cela signifie que nous devons encourager les croyants à grandir personnellement dans leur relation avec Dieu afin qu’ils ne dépendent pas de nous ni ne nous considèrent comme leur véritable maître, tout en les incitant à chérir leur famille spirituelle pour grandir ensemble.

Notre rôle consiste à encadrer les croyants et à les amener aux pieds de Jésus, leur Véritable Maître. Si nous comprenons cela, notre manière de faire des disciples et de diriger le peuple de Dieu sera profondément transformée. C’est Jésus qui a promis d’être toujours avec ses disciples, pas nous. Nous sommes tous des disciples, à des niveaux de maturité spirituelle différents, appelés à garder les yeux fixés sur Jésus, l’auteur et le consommateur de notre foi (voir Hébreux 12:2). Le personnage central de la formation spirituelle n’est autre que Jésus, Celui qui est mort pour le pardon de nos péchés et ressuscité pour notre justification (voir Romains 4:25).

Tempérament Spirituel

Gary Thomas a le mérite de développer le concept de tempérament spirituel. À travers les neuf types de tempéraments spirituels qu’il expose dans son livre, il montre que nous avons chacun notre manière de nous connecter à Dieu et de pratiquer la spiritualité chrétienne.

La lecture de Gary Thomas m’a ouvert les yeux sur une intolérance que j’avais à l’égard de certains styles de culte, en particulier la façon dont les chrétiens catholiques organisent leur culte et l’usage qu’ils font de certains éléments comme l’encens et les bougies. Avec mon tempérament spirituel intellectualiste dominant, j’associais ces pratiques au fétichisme, à la magie ou à l’idolâtrie. Pourtant, l’utilisation de ces éléments dans le culte remonte aux temps bibliques, notamment à l’Ancien Testament.

Dans la Bible, l’encens symbolise la prière (voir Apocalypse 8:3-4). Certains chrétiens se sentent plus à l’aise en utilisant de l’encens, des bougies, des images ou des objets tels que la croix ou un chapelet pour se connecter à Dieu. Cependant, en raison de mon tempérament, ces paroles de Gary Thomas résonnent profondément en moi :

Lorsque nous réduisons tout culte chrétien à un simple assentiment intellectuel, nous forçons les chrétiens à adorer Dieu dans une existence rabougrie et muette.[8]

Comprendre la diversité des tempéraments spirituels est d’une importance capitale. Je pense notamment à l’épisode de la visite de Jésus chez ses amies Marie et Marthe (voir Luc 10:38-42). Nous pouvons y voir deux tempéraments spirituels distincts. Marie est contemplative : sa meilleure façon de témoigner son amour à Jésus est de passer du temps à ses pieds et de L’écouter. Marthe, en revanche, est aidante : elle exprime son amour pour Jésus en s’assurant de bien L’accueillir et de bien Le servir. Cependant, Marthe ne comprend pas que le tempérament spirituel de sa sœur est différent du sien. En revanche, Jésus, par sa manière de gérer la situation, reconnaît et accepte cette diversité.

Nous avons tendance à juger les autres, y compris ceux de notre propre congrégation, selon notre propre tempérament spirituel, notre origine culturelle et notre tradition religieuse ou cultuelle. Lorsque ce que nous percevons ne reflète que notre propre réalité, c’est une indication que nos sens peuvent nous tromper. La réalité que nous vivons dans notre « grotte » n’est pas nécessairement celle du monde extérieur ni celle de la relation que Dieu entretient avec son peuple racheté.

Non seulement Dieu aime la diversité, mais Il est flexible là où nous avons tendance à être rigides. C’est en ce sens que l’épisode de la guérison de l’aveugle en deux étapes par Jésus (voir Marc 8:22-26) prend tout son sens, en lien avec ce qu’Annie Dillard appelle « voir un monde nouveau ». Voir avec les yeux de Dieu, c’est voir avec clarté.

Il s’agit d’une invitation divine à regarder au-delà de notre perception physique afin d’entrer dans une dynamique où nous jouissons de la beauté de vivre pour Lui, de L’adorer tel que nous sommes, avec tous nos sens, de voir le monde comme Il le voit et de nous associer à Lui dans son œuvre. Il est facile d’affirmer que nous devons voir notre communauté, et en particulier les personnes qui nous entourent, comme Dieu les voit, mais nous trébuchons souvent lorsqu’il s’agit d’agir en conséquence.

Toutefois, il est essentiel de comprendre que chaque tempérament spirituel a ses forces et ses faiblesses. Aucun n’est supérieur ou inférieur à un autre, mais chacun peut conduire à des dérives ou à des extrêmes si nous n’y prêtons pas attention. Personne ne devrait contraindre une autre personne à adopter son tempérament spirituel sous prétexte de lui montrer la meilleure manière de se connecter à Dieu ou de L’aimer. L’équilibre est donc essentiel en la matière.

Une seule chose est nécessaire

La manière dont Jésus répond à l’attitude de Marthe au cours de sa visite, en déclarant qu’une seule chose est nécessaire et que Marie a choisi la bonne part (Luc 10:42), nous invite tous, au-delà de nos tempéraments spirituels dominants, à prioriser notre intimité avec Dieu au-dessus de tout.

Trop préoccupés par le désir de voir les autres grandir dans la connaissance de Jésus-Christ ou de les voir aimer Dieu à notre manière, nous nous retrouvons souvent piégés par la négligence de notre propre relation avec Lui. Les activités prennent souvent le pas sur la prière et d’autres disciplines spirituelles. Lorsque cela se produit, la mission devient moins exaltante. C’est dans ce contexte que Gary Thomas nous met en garde en ces termes :

Lorsque nous sommes trop pris par le ministère et que nous faisons des économies sur notre temps de dévotion, les résultats peuvent être désastreux. Nous commençons à servir avec de mauvaises motivations, nous risquons de perdre notre passion, et nous sommes souvent tentés de faire en sorte que tout tourne autour de nous plutôt que de Dieu.[9] 

Ce qui affecte notre cœur doit être équilibré par une plus grande intimité avec Dieu, même si nous devons célébrer la manière dont Il nous a créés et celle par laquelle nous nous connectons le mieux à Lui. Ce qui touche notre cœur est essentiel.

Selon Jonathan Edwards, personne n’est jamais transformé par la simple doctrine, par l’écoute de la Parole, ni même par la prédication ou l’enseignement d’un autre, à moins que ses affections ne soient touchées par ces choses.[10] Il définit l’affection religieuse comme le moteur des actions religieuses. Une question cruciale s’impose alors : est-ce que je traduis cette affection religieuse en action dans le contexte de ma famille, de mon ministère et de mes engagements, en cohérence avec mon tempérament spirituel ?

Nous sommes souvent très frustrés lorsque nos efforts dans le ministère semblent vains. Quand cela arrive, notre tempérament spirituel peut se heurter à des obstacles intimidants. Dans certains cas, les résultats « désastreux » que nous expérimentons dans notre ministère sont dus à ce que Gary Thomas appelle un manque d’intimité avec Dieu et une affection mondaine.

Ainsi, les affections religieuses, lorsqu’elles sont traduites en vertus appliquées dans la vie quotidienne, trouvent leur véritable sens lorsque nous reconnaissons notre tempérament spirituel et rendons gloire à Dieu pour cela. Il ne fait aucun doute que Dieu veut nous connaître et se connecter avec notre être véritable, en harmonie avec notre communauté de foi.

« Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre » (Colossiens 3:2). « Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair » (Galates 5:16). En d’autres termes, faites de votre intimité avec Dieu votre priorité absolue, et tout le reste deviendra secondaire.

Points essentiels à retenir :

  • Il est crucial d’éviter de tomber dans les pièges du formalisme religieux et du légalisme. Par conséquent, nous devons passer d’une formation chrétienne traditionnelle à une prise de conscience de l’importance de la formation spirituelle intentionnelle.
  • La formation spirituelle est un processus de transformation où le croyant soumet sa volonté à celle de Dieu sous la direction du Saint-Esprit, visant la ressemblance à Christ.
  • Robert Mulholland oppose une vie qui se laisse façonner par Dieu à une approche légaliste où le croyant cherche à plaire à Dieu par ses propres efforts.
  • La formation spirituelle passe par l’acceptation des épreuves et du renoncement à soi-même, comme l’enseigne Jésus.
  • Tous les domaines de notre vie ne sont pas transformés au même rythme. Certains aspects résistent au changement et nécessitent un travail du Saint-Esprit.
  • La croissance spirituelle ne doit pas être isolée mais vécue au sein de la communauté chrétienne. La spiritualité personnelle nourrit la spiritualité sociale. L’inverse est tout aussi vrai.
  • Gary Thomas met en évidence les différentes façons de se connecter à Dieu, appelant à une tolérance envers les diverses expressions de la foi.
  • L’essence de la formation spirituelle est l’intimité avec Dieu, qui doit être priorisée au-delà des activités ministérielles.

Étude de cas : Un responsable d’études bibliques en quête de croissance spirituelle

Sarah est une jeune chrétienne engagée qui dirige un groupe d’étude biblique dans son église. Passionnée par l’enseignement, elle prépare consciencieusement chaque leçon et encourage les membres du groupe à approfondir leur connaissance des Écritures. Cependant, elle réalise qu’elle consacre plus de temps à enseigner les autres qu’à nourrir sa propre relation avec Dieu. Elle se sent spirituellement stagnante et commence à se demander : « Comment puis-je aider les autres à grandir dans leur foi si moi-même je ne ressens plus de progression spirituelle ? »

Un jour, un mentor lui pose une question qui la trouble : « Quelle est ta source de croissance spirituelle en dehors de ton service ? » Sarah se rend compte qu’elle s’appuie sur son ministère pour justifier sa vie spirituelle, mais qu’elle ne prend plus le temps de chercher Dieu pour elle-même. Elle doit maintenant réfléchir à comment réintégrer une formation spirituelle personnelle qui nourrira à la fois sa foi et son ministère.

Questions de réflexion :

  1. Comment Sarah peut-elle rétablir un équilibre entre son ministère et sa croissance spirituelle personnelle ?
  2. Pourquoi est-il important qu’un leader spirituel prenne soin de sa propre vie spirituelle avant d’enseigner aux autres ?
  3. Quels signes indiquent qu’un leader spirituel doit prendre du recul pour se ressourcer ?
  4. Comment l’église peut-elle encourager les responsables à investir dans leur propre développement spirituel ?

[1] Robert Mulholland and R. Ruth Barton. Invitation to a Journey: A Road Map for Spiritual Formation. Downers Grove, IL: InterVarsity Press, 2016, P.24/259

[2] Robert Mulholland Jr., p.35/259

[3] Teresa of Avila: The Interior Castle. WINCANTON: Acheron Press, 1912, p.58/304, Scribd

[4] Teresa of Avila, p. 96

[5] Robert Mulholland Jr., p. 59/259

[6] Robert Mulholland Jr., p. 200/259

[7] Robert Mulholland Jr, p. 65/259

[8] Gary L. Thomas. Sacred Pathways: Nine Ways to Connect with God. Grand Rapids, MI: Zondervan, 2020, p.54

[9] Gary L. Thomas, p.25

[10] Richard J. Foster and James Bryan Smith. Devotional Classics. New-York, NY: HarperOne, 2005, p.21

 

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