Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains, la lune et les étoiles que tu as créées : Qu’est-ce que l’homme pour que tu te souviennes de lui ? Et le fils de l’homme pour que tu prennes garde à lui ? Tu l’as fait de peu inférieur à Dieu, et tu l’as couronné de gloire et de magnificence. Tu lui as donné la domination sur les œuvres de tes mais, tu as tout mis sous ses pieds. (Psaumes 8 versets 3 à 6)
Certaines personnes affirment avec éloquence et de manière ex-cathedra que la Bible est responsable des débâcles écologiques de la planète parce qu’elle donne à l’être humain le mandat de la dominer. En d’autres termes, la Bible préconise une approche anthropocentrique, par conséquent écocide, soutiennent-ils. Est-ce vrai ?
Trois vérités fondamentales
Déjà plusieurs siècles avant Jésus-Christ, David avait compris trois vérités fondamentales : Primo, l’être humain est l’ouvrage de Dieu. Le vocable ouvrage évoque le côté artistique et architectural de l’œuvre. L’être humain est un chef-d’œuvre, conçu par le plus grand D’signer de tous les temps, Dieu. Après avoir fini de le créer, Dieu a estimé qu’il était très bon, donc parfait.
Secundo, l’être humain, couronnement de la création, a été créé pour exécuter un mandat consistant effectivement à dominer, assujettir la nature. Il a la domination sur tout, sauf sur son semblable. Alors, le grand dilemme réside dans notre compréhension et interprétation du mandat en question. Dominer est-il synonyme de détruire ?
Le mot hébreu traduisant le verbe dominer est radah. Il signifie avoir autorité. Donc, l’être humain a autorité sur la création, les œuvres des mains du Créateur. Cette tâche n’a pas été confiée aux autres créatures.
A partir du moment où Adam, le premier être humain sur terre, commença à nommer les animaux, l’exercice du mandat culturel débutât. Car, il s’agissait d’un effort hautement intellectuel pour catégoriser les espèces. C’était le début de ses activités scientifiques.
Adam avait la responsabilité de faire naître les potentialités de la création en diminuant le chaos et en mettant de l’ordre. Car la nature livrée à elle-même n’est pas aussi gentille que l’on pense. Sans être entretenue, elle tomberait en désuétude, rendant ainsi la vie humaine chaotique, voire impossible.
En aucun cas, Adam n’avait le mandat de détruire, mais de diriger selon les normes fixées par le Créateur, le Véritable propriétaire.
Nancey R. Pearcy et Charles B.Taxton apportent un éclairage saisissant sur la question en ces termes :
La domination (confiée à l’homme) ne devrait pas être comprise comme une autorisation d’exploiter sans pitié la nature, mais comme une responsabilité de la cultiver, d’en prendre soin et d’exploiter intelligemment ses ressources pour le bien de l’humanité1.
La création de l’homme à l’image de Dieu implique la responsabilité de celui-ci de plaire à Dieu et de répandre sa gloire et sa vision sur la terre. A ceci, Darrow Miller écrit:
L’homme, créé à l’image de Dieu est une créature raisonnable et il a été doté d’une intelligence méthodique, capable de saisir le message de Dieu, la vision de Dieu pour nous.2
Comme être intelligent, l’homme est appelé à découvrir les potentialités cachées dans la nature pour créer un cadre de vie normal et de l’harmonie sociale. Puisque l’univers entier porte l’empreinte de Dieu, reflétant sa rationalité, l’homme doit sans cesse se mettre au travail pour décoder les messages du Créateur.
Placé dans un univers ordonné et gouverné par des lois fonctionnant sur une base régulière, l’être humain est en mesure de l’étudier et de faire de la science. Il peut affronter cette nature qui est loin d’être une illusion ou dieu.
Ainsi, nous ne devons pas perdre la bataille des mots quand nous parlons de la nature. Le concept Mère-Nature philosophiquement a tendance à déifier la nature, ce qui n’est pas le cas dans la pensée biblique.
Le mandat culturel peut être amplement exercé si et seulement si l’être humain considère la nature pour ce qu’elle est. Elle est réelle et non un dieu.
Tercio, en plaçant l’être humain au centre de la création, Dieu voulait que celui-ci exerce une fonction de gérant à Ses côtés. Il l’a été fait de peu inférieur à Dieu. Cette gérance implique nécessairement une responsabilité morale et spirituelle. Avec brio, Michael Novak, dans The spirit of capitalism democratic, écrit :
La création, laissée à elle-même, est incomplète, et les êtres humains sont appelés à être co-créateurs avec Dieu et à faire émerger les potentialités cachées par le Créateur. La création est pleine de secrets en attente d’être découverts, d’énigmes que l’intelligence humaine doit résoudre. Le monde n’est pas sorti de la main de Dieu avec toutes ses richesses : ce sont les humains qui ont pour vocation de se les approprier.
Nous devons être en mesure de répondre aux détracteurs de la Bible à partir des éléments convaincants basés non seulement sur la Bible, mais aussi sur la science. A raison, Francis Schaeffer nous conseille :
La vérité exige la confrontation. Ce doit être une confrontation dans l’amour, mais une confrontation néanmoins… Le monde évangélique, dans sa grande majorité, n’a pas pris part à la bataille. Voilà le grand désastre évangélique : l’incapacité à se lever pour défendre la vérité… L’Eglise évangélique s’est conformée à l’esprit du monde3.
Nous devons non seulement être en mesure de promouvoir et de défendre la vérité jusqu’au bout, mais aussi la vivre. Nous devons redéfinir notre rapport avec la création ou l’environnement.
La volonté de Dieu pour l’homme
C’est la volonté de Dieu pour que l’homme vive dans un environnement sain qui reflète sa grandeur et sa gloire. La pollution, le réchauffement climatique, l’émission des gaz à effet de serre et les dépotoirs toxiques dans notre environnement devraient tous nous interpeller en nous demandant : où est la gloire de Dieu dans tout ça ?
Pourquoi la création soupire-t-elle les douleurs de l’enfantement, attendant sa restauration ? Si la nature souffre et attend sa restauration, c’est un indice clair qui nous dit que nous ne sommes pas sur terre pour la détruire, mais pour en prendre soin, améliorer la vie et faire du bien à toute l’humanité.
Plus l’être humain assume ses responsabilités d’intendant et de leader, plus il peut contribuer à rendre la gloire de Dieu visible et attirante partout dans les communautés.
L’esprit du bon et d’exploit vous habite en tant qu’être humain. A vous d’en être digne, même si vous ne parviendrez jamais à explorer l’univers dans sa globalité. Vous avez été créé pour dominer. Que vous dominiez dans la crainte de Dieu et pour le bonheur de l’humanité.
Voulez-vous faire maintenant cette Prière?
Mon Dieu, je m’incline à Tes pieds, Toi le propriétaire de tout. Je confesse que je n’ai pas toujours été un bon gérant de ta création. J’ai beaucoup abusé du mandat que Tu m’as confié pour dominer sur les œuvres de Tes mains. Pardon ! Je T’en prie, rends-moi digne de ce noble mandat de sorte que je sois trouvé sans reproche au jour du jugement. Au nom de Jésus, je T’en prie. Amen !
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Références
- Nancey R. Pearcey & Charles B. Taxton. The soul of science: Christian faith and natural philosophy, 1994, p. 35
- Darrow Miller. Faites des nations mes disciples : clés pour une réforme de nos sociétés, Editions Jeunesse en mission, 2008, p.101
- Francis Schaeffer. The Great Evangelical Disaster, p.1984, p.37