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La réponse au vide existentiel de l’être humain

La réponse au vide existentiel de l’être humain, par Windel Benjamin Etienne

     L’espérance chrétienne est-elle une projection, une réponse à nos aspirations les plus anciennes et les plus pressantes ou une réalité basée sur des évidences solides ?

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     Le philosophe Français Blaise Pascal n’avait-il pas raison quand il disait : « Il y a en l’homme un vide en forme de Dieu que Dieu seul peut combler » ? Pour s’échapper à la réalité de Dieu, beaucoup de gens, notamment des philosophes athées, s’appuient sur la théorie de la projection ou de la grande projection. Que stipule en réalité cette théorie ?

     En fait, il existe plusieurs théories de la projection. On retrouve cette notion dans la psychologie, la psychanalyse et dans bien d’autres domaines. De manière générale, basé sur la réalité que nous sommes des êtres faits d’émotions, la projection se défini comme étant un mécanisme psychique de déplacement, de transportation de nos propres émotions sur un objet, une situation donnée ou une personne extérieure.

     La théorie de la grande projection soutient l’idée que nous avons pris l’habitude de projeter nos espoirs, nos désirs sur un écran imaginaire surnaturel et nous finissons par croire que le résultat est aussi réel que le monde des sens et de l’expérimentation. Par conséquent, Dieu n’est qu’une interprétation impropre et injustifiée de nos sentiments.

     En termes plus clairs, la théorie soutient que le fait de désirer un objet ne le fait pas exister pour autant. Selon son principe, une chose ne peut exister si nous désirons qu’elle existe1.

     A bien regarder, cette théorie est comme une épée à double tranchant. Evidemment, force est d’admettre que le fait de désirer quelque chose ne signifie pas automatiquement qu’elle existe. Par exemple, le fait de vouloir manger après une longue journée de travail ne signifie pas que la nourriture existe. Votre faim ne signifie nullement qu’il y a de la nourriture à côté. Cependant, elle n’indique non plus que la nourriture n’existe pas. Les deux cas sont possibles. Mais admettons que votre faim indique qu’il y a un besoin pressant à satisfaire. La nourriture existe indépendamment de votre faim.

     Ainsi, la déclaration de Pascal nous laisse comprendre que le vide existentiel de l’être humain n’est pas une projection de Dieu, mais la réalité de la pensée de l’éternité que Dieu Lui-même a placée en nous, de ce désir d’immortalité.

     Le désir de Dieu en l’être humain, sa soif de Dieu n’est pas une projection traduisant l’existence de Dieu. Dieu existe indépendamment de ses désirs. Sa soif traduit plutôt son besoin de Dieu, de l’existence d’une réalité sublime.

     Dans toute l’histoire de l’humanité existait un homme qui a tout essayé, tout possédé et tout vécu. Dans son opulence, il ne se privait d’aucun plaisir. Il a même inventé des plaisirs pensant que son vide intérieur pouvait être comblé. Sa sagesse était connue de tous et l’immensité de sa richesse jusqu’à aujourd’hui incomparable. Pourtant, le grand roi Salomon s’est finalement rendu compte qu’il n’a fait que nourrir son âme de futilités. Sa condition misérable était sans égal.

     Si rien au monde ne peut satisfaire l’être humain, il y a forcément quelque chose ou quelqu’un peut le satisfaire. Selon la pensée de C.S. Lewis, s’il n’y a rien au monde qui puisse satisfaire l’être humain, la réponse logique c’est qu’il n’a pas été créé pour ce monde. Alister McGrath soutient la même idée en ces termes : 

Notre sentiment de vide n’est donc pas accidentel. C’est un élément fondamental qui nous renseigne sur notre origine, notre raison d’être et notre destinée. Rien de ce à quoi nous goûtons sur la terre ne peut le combler.2

     Notre soif de Dieu répond à trois grandes questions métaphysiques : D’où venons-nous ? Que faisons-nous sur cette terre ? Où allons-nous ? Toutes les civilisations se sont posé ces grandes questions existentielles sur notre origine, notre mission et notre destinée. Dans Confession, Saint-Augustin disait : 

L’esprit de l’homme est misérable et aspire au bonheur. S’il peut aspirer, c’est que le changement est possible. Si ce n’était pas le cas, l’esprit ne pourrait pas passer du bonheur à la misère, ni de la misère au bonheur. Sous le gouvernement d’un Dieu Tout-Puissant et bon, il n’y a que le péché de l’homme et la justice de Dieu qui puissent rendre l’homme misérable. Mais il n’y a aussi que la bonté intrinsèque et la récompense du Seigneur qui  puissent le rendre heureux. Mais cette bonté intérieure elle-même est un don de celui qui accorde le bonheur comme récompense.

     L’être humain aspire au bon, au beau et au bonheur. En réalité, il n’y a que Dieu qui puisse combler le vide existentiel de l’homme et répondre à son besoin de joie parfaite et de bien-être. Après quoi votre vie soupire-t-elle ? Quelle requête formulez-vous à l’univers ou à Dieu ? Celle d’Anselme De Canterbury était :

Seigneur, donne-moi ce que tu m’incites à demander ; je te loue et je te remercie pour le désir que tu as inspire ; achève ce que tu as commencé, et accorde-moi ce après quoi tu m’as fait soupirer3.

     La véritable place de l’être humain est auprès de Dieu. Rick Warren n’a-t-il pas raison quand il écrit : « Vous avez été créé par Dieu et pour Dieu, et tant que vous ne comprendrez cela votre vie n’aura aucun sens »4 ?

     Le vrai sens de la vie de l’être humain est-il dans l’au-delà, dans un autre monde ? Existe-t-il vraiment un autre monde, une réalité plus élevée ? Bien sûr il existe un autre monde. Votre naissance et votre vécu dans la caverne ne signifient pas qu’il n’existe pas un autre monde. Alors, existe-t-il des indices convaincants de l’existence de cet autre monde ?

     Selon Alister McGrath, notre monde actuel contient des indices et des signes d’un autre monde, un monde dont nous pouvons faire partiellement l’expérience mais que nous ne connaîtrons pleinement qu’à la fin du système actuel.5

     Par rapport à l’existence de cet autre monde, apôtre Paul écrit : «  Si c’est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes. »6

     La vraie joie n’est autre qu’un sentiment de bonheur et de bien-être basé sur des réalités spirituelles, l’espérance d’une vie dans un autre monde avec le Christ.

     La prouesse humaine, les relations, les plaisirs, la richesse et l’accomplissement de soit sont-ils suffit à combler le vide de l’homme ? Souvent, quand nous désirons quelque chose, une fois l’obtenir parfois nous sommes déçus et nous nous sentons encore et encore misérables. Car ce profond désir en nous ne peut être comblé que par le Créateur Lui-même dans une relation d’amour.

     Notre désir de Dieu ne traduit-il pas l’existence de Dieu Lui-même ? Ne traduit-il pas notre plus grand besoin de Dieu ?

     Selon Paul, les chrétiens aspirent à un autre monde. Cette aspiration n’est pas une illusion, mais elle est basée au contraire sur des évides solides, comme la mort et la résurrection de Jésus.7

     Jésus a effectivement connu la mort. Pourquoi a-t-Il affronté la mort ? Était-il obligé de subir le supplice de la croix ? Selon M.C. D’Arcy, le calvaire révèle une chose étonnante : les actes de l’homme sont si gigantesques et si irréparables qu’il n’a fallu rien moins que la mort de Dieu pour le réparer.

     Jésus est devenu fils de l’homme afin que les humains puissent devenir fils de Dieu. Il s’est fait pauvre, afin que par sa pauvreté, ils soient enrichis.

     L’espérance chrétienne est fondée aussi sur la toute-puissance de Celui qui a fait la promesse et sur sa fidélité à l’accomplir. Ainsi, nous devons constamment vivre avec la pensée de l’éternité. Car par rapport à l’éternité le temps n’est qu’un clin d’œil. Nous avons été créés pour vivre éternellement.

     Nos actes dans cette vie ont des conséquences. Notre manière de vivre nos instants détermine la qualité de notre destinée éternelle. Il est crucial de chercher à vivre un amour plus fort et une autre réalité que celle de ce monde présent. Notre soif de Dieu traduit la nécessité d’une relation d’amour avec Lui dans cette vie et dans le monde à venir dans une ambiance paradisiaque.

     D’auprès de Dieu descendra du ciel une ville lumineuse aux couleurs radieuses et époustouflantes, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem. Dans cette ville qui sera éclairée par la présence de Jésus-mort-ressuscité, la mort ne sera plus, le deuil, les cris, les pleurs, les douleurs ne seront même plus des souvenirs. Les premières choses seront pour toujours disparues8.

     A la fin de notre journée ici-bas, ceux qui ont vécu jusqu’au bout leur espérance en Christ pourront dire comme C.S Lewis dans La dernière bataille : « Oui, je suis enfin revenu chez moi ! C’est ici ma vraie patrie ! J’appartiens à cette contrée. C’est le pays après lequel j’ai soupiré toute ma vie. »

     Avoir cette espérance ne requiert ni argent, ni des efforts humains, mais seulement l’acte de croire dans le sacrifice expiatoire du Christ immolé sur la colline de Golgotha. Vos efforts ne vous soulèveront jamais à la dimension de Dieu et de ses standards moraux.

     Vous pouvez avoir cette espérance vivante ici et maintenant. Celui qui a déchiré les cieux pour venir à votre rencontre peut et veut vous la donner gratuitement. Il est le seul à pouvoir vous élever à la dimension de Dieu et à étancher votre agonisante soif spirituelle.

Voulez-vous faire maintenant cette Prière ?

Dieu souverain, merci parce que Tu m’as créé. Je reconnais que je ne suis pas un accident. De toute éternité, Tu n’as voulu que mon bien. J’ai longtemps méprisé tout l’amour que Tu as pour moi en essayant de combler ma vie des choses futiles de la vie. Je suis maintenant arrivé au bout de ma soif de Toi. Je m’incline devant Toi pour confesser mes péchés et implorer ton pardon. Abreuve maintenant mon âme de l’eau vive qui jaillira jusque dans l’éternité. Que désormais Jésus soit mon Seigneur et mon Sauveur. Avec Toi, je suis sûr que ma vie sera comblée pour toujours. Au nom de Jésus, je t’en prie. Amen !

Notes et références

  1. Notre présentation de la théorie de la grande projection est basée sur les travaux d’Alister McGrath dans son ouvrage Le Dieu inconnu. Cet article est en partie inspiré du troisième chapitre de l’ouvrage intitule La théorie de la grande projection.
  2. Alister McGrath. Le Dieu inconnu, p.42
  3. Cité par Alister McGrath
  4. Rick Warren. Une vie motivée par l’essentiel, p.25
  5. Alister McGrath, p. 34
  6. 1 Corinthiens 15 verset 19
  7. Voir 1 Corinthien 15 verset 3 à 8
  8. Voir Apocalypse 21 verset 2 à 4

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