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La vallée de l’ombre de la mort

La vallée de l’ombre de la mort ! Une réflexion sur l’existence à partir du Psaumes 23        mountain, andes, valley-768333.jpg

Une perspective binaire de la vie nous laisse comprendre que la mort fait partie de la vie comme deux réalités irréfragables. La mort est redoutable. Elle me fin à nos rêves, à nos projets et à tout ce que nos mains ont réussi à construire au prix du sang et de la sueur. Mais, la vie n’est-elle pas tout aussi redoutable que la mort ?

Personne ne peut affirmer avec une certitude absolue que l’instant présent n’est pas le dernier. Dure réalité à accepter. Nous avons le plein contrôle sur beaucoup de choses dans notre vie, mais pas sur la fin de notre existence souffrante ici-bas.

Dans ce long et terrible périple qu’est la vie, nous frôlons parfois la mort. Les montagnes d’épreuves qui nous accablent et chiffonnent ont tendance à nous faire détester la vie. Notre liste de questions s’use sans trouver de réponses satisfaisantes.

Dans cette vallée de l’ombre de la mort, nous perdons parfois toute idée de triomphe et de réussite. Quand nous ne conversons pas avec notre ombre, nous luttons de toutes nos forces pour la faire disparaitre. Mais tant qu’il y a de la lumière elle s’accroche. Nous cheminons tout tremblant comme si l’horloge du temps allait subitement s’arrêter. Du coup, nous avons la sensation d’une vie fichue, maudite et désolante.

Dans cette vallée serpentée qui nous parait parfois interminable et impossible à vaincre, notre volonté est prise dans les mailles de la facilité, de la survie et du sauvetage de l’autre. Nous cherchons un bon Samaritain pour panser nos plaies purulentes et nous conduire dans un paisible pâturage. Hélas, aucune colonne de feu pour nous éclairer ; aucune colonne de nuée pour nous protéger contre les rayons ultraviolets de la vie. On dirait que ces dispositifs n’étaient que pour le peuple hébreux ; pas question qu’ils se reproduisent.

En réalité, à chacun sa vallée de l’ombre de la mort. Nous n’avons pas les mêmes réflexes et attitudes dans les moments de vicissitudes qui nous mettent en défi et à rude épreuve impitoyablement. Si certains préfèrent ignorer leur vallée comme l’autruche, d’autres par contre sont assez courageux et audacieux pour y faire face. Cette dernière catégorie rare refuse toute idée victimaire et toute tendance déterministe qui entravent l’être humain dans sa vocation de changer ses propres conditions et de participer à un monde meilleur.

Nous souhaiterions tous que la vie soit facile, sans obstacles, sans épreuves et sans sueur. Mais nous ignorons souvent que notre existence sur terre est construite et possible grâce à ceux qui ont catégoriquement refusé de baisser les bras sans avoir obtenu quelque chose de grand, de merveilleux et d’admirable. En mode de survie, nous supplions le ciel de changer la vallée en chemin pavé de roses sans épines.

Accepter les réalités de sa vallée n’est pas de la résignation pure et simple, mais c’est accepter de faire de chaque épreuve un atout malgré tout. S’il faut se fermer les yeux pour ne pas regarder sa vallée, c’est plutôt pour se regarder soi-même et puiser les ressources et énergies intérieures nécessaires pour poursuivre la course quel qu’en soit le prix à payer.

Mais, certains préfèrent river leurs yeux sur la vallée et sur chaque pas qu’ils font. Se faisant, ils sont à court d’énergie pour continuer de se battre. Ecrasés sous le poids de l’épuisement, leur voix n’est plus audible et leur rêve un vrai cauchemar en plein midi.

Chaque traversée de vallée, malgré ses risques et périls, peut-être une histoire écrite avec bravoure pour dire aux fainéants qu’ils peuvent eux aussi réussir. Cette histoire que nous écrivons peut être inspirante et motivante. A chacun de déterminer comment l’histoire va finir.

On dit souvent que ce sont les vainqueurs qui écrivent les lois et l’histoire. Alors à chacun de décider dans quel camp se positionner, quelle histoire racontée et léguée. Le choix de son camp détermine l’issue de la traversée.

Ecrivez votre propre histoire, si non quelqu’un l’écrira à votre place à votre détriment. Car certains chapitres seront volontairement omis. Laisser à quelqu’un d’autre écrire son histoire c’est renoncer à son droit le plus sacré et à sa mission de vie.

Tout vainqueur, dans quel que soit le domaine, a payé un prix. Etre parmi les vainqueurs n’a jamais été une gratuité, mais le couronnement d’une vie déterminée et d’une responsabilité sans cesse assumée. C’est aussi le mérite d’un parcours qui n’a pas cherché des raccourcis dans la vallée.

Personne ne peut tromper la vigilance de la vie. Elle est invisible et nous observe indéfectiblement. Quand nous n’oublions pas l’existence de Dieu, nous Le considérons tout simplement comme une béquille, une simple nécessité sociale temporaire et situationnelle. Nous oublions coupablement qu’avec Dieu à ses côtés comme bon berger, la vallée peut être traversée sans aucune crainte. Qui marche avec vous dans la vallée de l’ombre de la mort ? Le compagnon de voyage détermine l’issue du trajet.

Se retrouver tout seul dans la vallée est imprudent et dangereux. L’être humain a été créé pour être accompagné. C’est l’instinct grégaire. Mais parfois nous n’avons pas le choix. Nous nous retrouvons seul ; nous sommes abandonnés, nous sommes évités avec répugnance comme si nous étions atteints de la lèpre. Nous ne sommes plus fréquentables parce que le verdict humain dit que nous n’avons plus rien à offrir.

Oui, souvent dans les moments atroces on se retrouve bien seul comme un loup solitaire dans un champ d’épines et de mines à la recherche d’un os de subsistance. Parfois, nous sommes accompagnés, mais la personne qui marche à nos côtés n’est qu’une ombre ou un fantôme. Comme un voilier qui part à la dérive, ballotté par les vents contraires de la vie, notre destination est incertaine. Notre vie est à la merci des circonstances fâcheuses sans espoir d’échouer sur le rivage. Mais quelqu’un a fait un jour une promesse à ses protégés : Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde (Matthieu 28 :20). Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal ( Psaumes 23:4), car mon Créateur est avec moi.

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