L’art du silence, un article qui vous aidera à développer l’habitude du silence pour pouvoir en bénéficier les innombrables bienfaits.
Si la parole est d’argent, le silence est d’or, nous dit l’adage. L’être humain est tout aussi fait pour garder le silence que pour communiquer. En communicant, nous déballons ce qu’il y a du plus profond de nos cœurs. Car, c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle, a dit Jésus.1
Nos paroles traduisent la réalité de nos émotions et de nos pensées. Elles en disent long sur ce que nous sommes et nos intentions.
Communiquer est une activité qui nous connecte non seulement avec nous-mêmes, mais aussi avec notre environnement. D’une manière ou d’une autre, nous envoyons en permanence des messages à l’univers, même si visiblement il n’y a personne pour les intercepter et interagir avec nous. Ces paroles doivent forcément se localiser quelque part dans un coin jusqu’alors parfaitement inconnu.
En effet, si la nature est en mouvement constant, tout ce qui s’y trouve émet des sons, qu’il s’agisse du crépitement du feu, du bourdonnement des abeilles, du ronronnement de nos engins, du volcan qui crache de la cendre et de la lave, du vent qui frôle les arbres, du ruissellement de nos ruisseaux et du balbutiement de nos bébés.
Tout bouge autour de nous. Parfois les vacarmes ont cette capacité à nous rendre dingue et à nous désorienter comme l’aiguille d’une montre déréglée. Car ils envoient un message à notre cerveau.
A cause de tous ces mouvements dans la nature, créant tantôt de l’harmonie tantôt de la cacophonie, nous ne prenons pas suffisamment de temps non seulement pour écouter, mais aussi pour garder le silence. Nous ne parvenons pas à décoder tant de messages et tant d’énigmes.
Nous entendons plus que nous écoutons. Nous passons à côté d’un ensemble de connexions essentielles avec nous-mêmes, avec les autres, avec la nature et surtout avec le souverain de l’univers.
Pourtant, dans le silence, nous trouvons de l’inspiration, de la motivation et de l’empathie à l’égard des autres et de nous-mêmes. C’est dans la posture du silence que nos idées prennent forme et ouvrent devant nous de nouveaux horizons.
Nous pouvons mieux nous interpréter, mieux nous comprendre, mieux nous connaître et mieux apprécier ce qui nous arrive dans la vie si nous restons calmes et silencieux.
Dans le silence, nous pouvons parvenir à une plus forte concentration et à une diminution considérable du stress. En pratiquant le silence, nos risques de maladie cardiovasculaire diminuent.
C’est dans le silence que nous pouvons mieux réussir à contempler la nature dans toute sa diversité, sa beauté, son ordre et sa finesse. Bref, le silence est source de bienfaits.
Dans le calme et le silence, Dieu parle aussi. Alors que nous L’attendons souvent dans l’agitation, le grondement de l’orage et dans une voix d’homme imposante, dans un vent doux et léger, Il fait son apparition, comme ce fut le cas avec le prophète Élie.
Souvent nous sommes tellement bavards que nous ratons des occasions en or d’être en tête-à-tête avec Dieu. Hélas, nous sommes trop occupés, trop brouillés pour être sensible à des expériences spirituelles profondes et à la visitation de Dieu !
Notre incapacité à faire silence finit progressivement par créer en nous la discordance, la perte d’énergie et le manque de discernement. Nous oublions que nous pouvons être dans la foule et le tumulte tout en étant silencieux.
Mais il ne revient pas à tout le monde de pratiquer la discipline du silence. Cette pratique requiert de la maturité. Face au roi Hérode, Jésus a préféré rester silencieux si ce n’est d’avoir prononcé quelques rares mots quand c’était nécessaire. Il comprenait que parfois le silence est plus éloquent que la parole.
Sans maîtrise de soi, il est quasiment impossible de se taire quand on est provoqué. Ceux qui tombent dans la trappe de la provocation sont souvent ceux qui parlent trop et qui ne se maîtrisent pas.
Il y a parfois des temps où il faut se taire. Ainsi le silence est capable de torturer même le tortionnaire. Le livre des Proverbes nous conseille, dans certains cas, de ne pas répondre à l’insensé selon sa folie de peur de ne pas lui ressembler.2 Donc le silence est capable de nous aider à préserver notre identité.
Qui ne dit mot ne consent pas toujours. Le silence met l’adversaire dans un état perplexe de devinette des pensées de l’autre. Dans ce cas, le silence devient lui-même provocateur. Sa capacité impeccable de provocation peut pousser à la violence, à la torture la plus cruelle et même à la mort.
A chacun de déterminer quand faut-il parler et quand faut-il faire silence. Résoudre un tel dilemme n’est pas aussi simple. Mais le choix que nous faisons déterminera la qualité de nos relations et notre capacité de faire face aux réalités de la vie.
Ressentant que sa mort était imminente, Jésus, dans sa souffrance intérieure, s’est retirée en pleine nuit dans le jardin de Gethsémané pour faire le point sur la situation. Dans le calme apparent de la nuit où les anolis, les criquets et les coqs fredonnaient leur chanson, Il a pu discerner la volonté de son père. Il était prêt à affronter ses ennemis dans la sérénité et l’amour.
Puissions-nous nous retirer de la foule pour entrer silencieusement dans notre lieu secret pour écouter la voix suave du Bon Berger.
——————–
Pensée essentielle à retenir : Dieu parle dans le calme et le silence.
Question de réflexion : Quels sont les bienfaits du silence dans votre vie ?
Prière profonde : Mon Dieu, Toi le plus grand des communicateurs, Tu parles quand Tu veux, où Tu veux et comme Tu veux. Je confesse que parfois je pensais pouvoir Te mettre dans un schéma particulier pour me parler. Mais personne ne peut Te mettre dans une boîte. Tu es tout aussi éloquent dans le silence qu’en parole. Aide-moi à T’écouter dans le silence et le calme. Brise toute distraction dans ma vie qui entrave mon intimité avec Toi. Je Te prie ainsi au nom de Jésus. Amen !
A écouter en mode podcast sur Je crois, donc je parle.
—————-
Notes et références
1. Matthieu 12 verset 34
2. Proverbes 26 verset 4