Si l’on accepte les Ecritures comme révélation de Dieu, et non un simple compte rendu des pensées de l’homme concernant Dieu, on ne peut nier la réalité de Satan.[1] Charles C. Ryrie
Nous ne luttons pas seulement contre le péché, mais nous sommes aussi au cœur d’un sérieux combat spirituel. Tant d’enseignements boiteux sont malheureusement transmis sur cette thématique.
Avant votre conversion à Jésus, certains vous ont peut-être appris que vous allez vous engager dans une bataille spirituelle. Sans doute, cela provoquait en vous une paralysie alimentée par la peur du Diable. Ce sentiment de peur est beaucoup plus accentué chez ceux qui ont été élevés dans une culture animiste, dans le Vaudou, l’Islam et les religions orientales.
D’après les réflexions du grand apologète du XXème siècle, C.S Lewis, le Diable, dans sa ruse, aime deux choses. D’une part, il aime quand on ignore son existence ou quand on ne lui accorde pas de l’importance. En l’ignorant, de manière très subtile, il dérobe, égorge et détruit. D’autre part, il aime quand on lui accorde beaucoup d’importance ou même trop d’importance. En ayant cette attitude envers lui, il devient une vraie superstar. Donc, nous ne devons pas minimiser l’importance du Diable, ni lui accorder une importance qu’il n’a pas vraiment.
Beaucoup de chrétiens, sous l’influence de leur passé, sont malheureusement superstitieux. Ils ont toujours peur de Satan, lui attribuant tout ce qui arrive dans leur vie. Certains ont même peur de prier à haute voix pour qu’il ne les entende pas et vienne faire obstacle à leurs requêtes. En réalité, ils transforment Satan en une superstar.
Vous devez savoir que Dieu n’a pas de rival. Dans un certain sens, Le Diable, qui signifie adversaire, n’est pas en réalité l’adversaire de Dieu. C’est plutôt notre adversaire. Dieu est trop grand pour avoir de rival. A qui voulez-vous comparer Dieu ? dit l’Eternel au peuple d’Israël dans Esaïe 40 au verset18.
Etant devenu enfant de Dieu, vous êtes désormais dans le camp du Grand gagnant de tous les temps. Le Diable est à prendre très au sérieux, mais sans jamais avoir peur de lui. Ne lui donnez pas la place qu’il n’a pas, mais qu’il aimerait bien qu’on lui donne. La victoire de Jésus-Christ sur lui à la croix est parfaite et absolue.
La réalité du combat spirituel
Le combat spirituel est bien réel. Tous les chrétiens en font l’expérience au quotidien. Même Jésus a été confronté, dès le début de sa mission sur terre, à la puissance de l’ennemi. Ses parents ont fui en Egypte avec Lui pour échapper au glaive criminel du roi Hérode, commandité par le Diable Lui-même. Ce dernier était tout feu tout flamme pour essayer de contrecarrer le plan de Dieu.
Tout au cours de son ministère, Jésus n’a cessé de faire face à de sérieuses luttes spirituelles. Quand ce n’était pas des attaques faites contre Lui personnellement, c’était contre des gens de son entourage ou rencontrés sur son chemin, de tout âge, qui étaient torturés et opprimés par des forces démoniaques.
Aucun chrétien n’échappe au combat spirituel. Voilà pourquoi Paul a écrit aux Corinthiens en ces termes :
Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance de Christ.[2]
Examinons de plus près ces versets. Paul parle d’armes. A quoi servent les armes ? A combattre, n’est-ce pas ? Un combat à rude épreuve est engagé. Mais quel combat ? Quelle est sa vraie nature ? Puisque les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles, le combat en lui-même ne l’est pas non plus. Il est essentiellement spirituel. Il y a une force maléfique qui agit dans le monde. C’est le prince de la puissance de l’air ou la puissance du malin.[3]
Par conséquent, une bataille de nature spirituelle exige une attitude et une réponse purement spirituelles. Ne commettez pas l’erreur de vous en vouloir à vos amis, à vos proches, à votre tribu ou clan qui vous persécutent parce que vous avez donné votre vie à Jésus.
Paul dit que les armes que nous avons à notre disposition sont puissantes. En d’autres termes, nous avons des ressources suffisantes et nécessaires pour être triomphants et plus-que-vainqueurs. Ce n’est pas une bataille perdue d’avance. Jésus, notre divin Maître, en a fait l’expérience. Il en est sorti victorieux. Mais à quoi servent ces armes ?
D’abord, les armes spirituelles que nous tenons sont efficaces pour renverser des forteresses. Une forteresse est une citadelle, une tour forte dans laquelle les combattants peuvent s’abriter. Par exemple, en cas d’un éventuel retour des Français colons sur le sol Haïtien après l’indépendance le premier Janvier 1804, les héros de la patrie ont procédé à la construction de forts pour résister à l’adversaire. Mais les forteresses dont parle Paul sont différentes. Elles sont spirituelles.
Puisqu’il s’agit de renversement de raisonnements et de toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, nous voyons clairement que Paul parle d’un ennemi dont la spécialité est la construction de forteresses dans la pensée de ses victimes. C’est bien sûr au niveau de la pensée que tout se joue.
En sa qualité de père du mensonge, selon Jean 8 au verset 44, l’ennemi dispose de toute une armurerie de mensonges, plus puissante que n’importe quelle centrale nucléaire, pour bombarder le monde. Chaque être humain indistinctement, est une cible, surtout nous les disciples de Jésus.
Parmi les forteresses les plus redoutables de l’ennemi, je peux citer : le racisme, le subjectivisme moral, certaines variantes de l’orientation sexuelle, l’orgueil, l’amour de l’argent, les querelles, les complexes de supériorité et d’infériorité, l’inégalité des races humaines,[4] etc. J’ajouterais à cette liste certaines idées de l’évolutionnisme insinuant que l’être humain n’a pas été créé, mais évolué. Existe-t-il une de ces forteresses dans votre vie ?
Puisque c’est d’abord au niveau de la pensée que l’ennemi essaye de dresser ses forteresses pour chambouler notre vie, la nécessité d’un renouvellement de la pensée s’impose. C’est en référence à cela que Paul encore nous exhorte dans Romains 12 au verset 2 à expérimenter le renouvellement de l’intelligence pour pouvoir discerner la volonté de Dieu.
La volonté de Dieu est moralement bonne, spirituellement agréable et parfaite. Voilà le travail que le Saint-Esprit est en train d’opérer en nous. Ainsi, saisissons tout le paquet que Paul nous donne dans Philippiens 4 au verset 8 comme éléments nécessaires devant faire l’objet de nos pensées.
Par-dessus tout, face aux forteresses du malin, Paul affirme qu’il y a une autre forteresse, de loin plus puissante et efficace pour les renverser. C’est la puissance de Dieu.
Nos armes sont puissantes par la vertu de Dieu. Il ne s’agit pas de notre vertu ou puissance, mais de la puissance qui agit en nous.[5] Dans ce cas, ne pensez jamais que c’est par la chair ou par votre propre force que vous vaincrez le malin. N’essayez non plus de vous opposer au ministère des anges. Notre force au combat est exclusivement en Dieu.
Puiser en Christ
Paul, prisonnier de son état à cause de Christ au moment de la rédaction d’Ephésiens, nous exhorte d’abord à nous fortifier dans le Seigneur. Il est la source de notre force. Sans Lui, expérimenté au combat, aucune victoire n’est possible. C’est en Lui que vous devez puiser toute votre force. Allez-vous choisir d’avoir confiance en vous-mêmes, perdant, ou en Jésus, Celui qui a tout mis sous Ses pieds ? La force de Jésus n’est jamais épuisée.
Paul poursuit pour dire qu’il s’agit de toutes les armes de Dieu. Ce n’est pas sans raison que cette expression est mentionnée deux fois dans la même péricope.Ce ne sont pas des armes fabriquées par aucune industrie au monde, voire par votre génie.
Plus vous vous revêtez des armes humaines ou de vos propres armes pour vaincre Satan, comme Saül l’a proposé à David, plus vous vous sentirez lourd et totalement incapable de lutter. Mais plus il s’agit des armes de Dieu, plus vous ne sentirez aucun fardeau et embarras.
Nous devons nous revêtir des armes de Dieu parce que nous luttons contre les dominations, les autorités, les princes de ce monde de ténèbres et les esprits méchants dans les lieux célestes. Toutes ces expressions devraient susciter notre curiosité sur les réalités spirituelles de notre monde.
Mais ne vous effrayez pas par la taille de l’adversaire. Un tel arsenal nous laisse comprendre que l’ennemi que nous avons en face est très influent dans le monde. Il influence l’art, le sport, la politique, les villes, l’économie, la religion, les affaires, les systèmes éducatifs, etc. Ces puissances sont partout sans pour autant être omniprésentes. Elles sont foncièrement méchantes, même s’ils font preuve de gentillesse pour séduire les humains. Elles sont même dans les lieux célestes.
C’est bien dommage que beaucoup de gens jouent avec un tel adversaire. Certains vont jusqu’à dire que Satan surpasse Jésus parce qu’il est mis en vedette dans plus de 800 films. Ils ignorent totalement ses desseins.
Résister dans les mauvais jours
Etant revêtu des armes de Dieu, nous pourrons résister dans le mauvais jour et tenir ferme après avoir tout surmonté. Le monde connaît des jours difficiles, extrêmement mauvais et périlleux. En tant que disciples de Jésus, nous devons être conscients d’une telle réalité. Nous vivons dans un monde déchu.
Au 21e siècle, aucun des éléments caractérisant les temps difficiles qu’évoquait Paul au premier siècle n’est plus d’actualité.[6] Au contraire, ils s’intensifient. J’en fais mention d’un seul dans cette section : l’amour du plaisir.
Nous vivons carrément dans une culture de plaisirs. Le plaisir, devenu objet de culte, est dénaturé au détriment d’une jeunesse avide de repères moraux et spirituels capables d’étancher sa soif spirituelle agonisante.
Mais en Christ nous trouvons le bonheur. Nous avons de la réjouissance, de la joie et de la paix parce que nous trouvons tout notre plaisir en Lui.[7] Le véritable plaisir est en Lui parce que nous avons été créés pour Lui.
Vous n’êtes pas sauvés pour être toujours triste, morose et pour avoir en horreur tout ce qui est beau. Le problème c’est le fait d’aimer le plaisir plus que Dieu. C’est ça la définition de l’idolâtrie : échanger la gloire de Dieu contre quelqu’un ou quelque chose. Le travail de l’ennemi est de vous enfouir dans une vague de plaisirs qui va jusqu’à essayer de détrôner Dieu. C’est l’un des aspects du combat spirituel qu’il faut prendre très au sérieux.
[1] Charles C. Ryrie. ABC de théologie chrétienne, Editions La maison de la Bible, UE 1999, p. 146
[2] 2 Corinthiens 10.4 et 5
[3] Ephsiens 2.2 et 1 Jean. 5.19
[4] Anténor Firmin, dans son ouvrage De l’égalité des races : anthropologie positive, a scientifiquement démontré que la notion de l’inégalité des races, telle que prônée par Arthur de Gobinau, en réponse à son ouvrage d’ailleurs, Essai sur l’inégalité des races humaines, ne tient pas debout.
[5] Philippiens 4.13 ; Ephésiens 3.20
[6] Voir 2 Timothée 3.1-5
[7] Voir Philippiens 4.4