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L’héritage chrétien : entre rupture et continuité

church, christianity, religion-5400318.jpgAu XXIème siècle, vaut-il la peine de se battre pour la conservation et la transmission de l’héritage chrétien ? En réalité, que traîne derrière lui l’héritage chrétien ? Dans son documentaire, Joachim Puls soutient :

L’histoire du christianisme, un cortège infini d’humanité, une route qui serpente  à travers les siècles, pleine d’erreurs et de confusions, pleine de dévotions et de passions. Une route faite de longues dates historiques, mais de vécus d’individus. Une histoire de souffrance mais aussi histoire de joie. Une laborieuse recherche de la vérité qui dure plus de 2000 ans.1

L’héritage chrétien est truffé d’épisodes positifs et d’épisodes négatifs. Est-il en disgrâce pour autant ? Il est évident que certaines parties non négligeables du monde soient en train d’être déchristianisées. C’est le cas par exemple de l’Europe où la quantité de ceux qui s’identifiaient à la foi chrétienne est en baisse constante à partir du XXème siècle. Alors, qu’est-ce qui explique ce désenchantement ?

Désenchantement à la foi chrétienne

En ce qui concerne l’Europe à partir du XXème siècle, Jean-Baptiste Noé, dans son article titré Les raisons de la déchristianisation de l’Europe, présente les 5 raisons suivantes : 1) La très nette amélioration des conditions de vie, 2) L’essor de l’individualisme, 3) La présences de régimes politiques anti-chrétiens, 4) L’ambiguïté des missions et 5) L’incompréhension face au monde2. Ces raisons doivent être sérieusement analysées.

Cependant, beaucoup de gens restent persuadés que même si l’Europe est déchristianisé, dépendamment bien sûr du niveau de christianisation qu’elle a connue et qu’elle connaît actuellement, l’empreinte chrétienne y demeure toujours. Nous pouvons facilement faire ce constat à travers plusieurs domaines comme les arts, la science et l’organisation de certains États démocratiques. Cités par Viviane Obaton, tels sont par exemples les avis de deux penseurs :

Pour le recteur du Collège de Bruges, la loi chrétienne est demeurée le fondement, le point de référence et la norme de notre morale commune. Il discerne même dans le marxisme la subsistance d’un vestige chrétien, “le mythe de la salvation absolue qui absoudrait tous les crimes”. Eliot note à ce propos : ” Un individu européen peut ne pas croire que la foi chrétienne est vraie, et déjà ce qu’il dit, construit et fait, va jaillir de son héritage de culture chrétienne et dépend de cette culture pour toute signification. Seule une culture chrétienne peut avoir produit un Voltaire ou un Nietzsche […]. Si le christianisme disparaît, la totalité de notre culture disparait.”3

Il n’y a pas qu’en Europe où l’on assiste à cette « désaffection de la foi chrétienne », mais aussi aux États-Unis et au Canada, notamment au Québec. Harro Van Brummelen nous rapporte des études qui ont été menées auprès des adolescents Canadiens, à qui on a posé la question suivante:  Où irez-vous chercher de l’aide si vous aviez une décision à prendre dans le domaine pécuniaire, relationnel, sexuel, moral, scolaire, professionnel ou si vous aviez un gros problème ? 4 % seulement des jeunes interrogés ont répondu qu’ils iraient voir un prêtre ou un pasteur.4

Quelque chose ne va pas. Alors, une question fondamentale mérite d’être posée : L’Église est-elle toujours considérée comme une structure sociale capable de maintenir le flambeau de la foi ou de la vérité ? De toute évidence, pour beaucoup de sociétés contemporaines, la réponse est un non catégorique.

D’autres raisons expliquant le désenchantement

A mon avis, sans ignorer catégoriquement les raisons évoquées par Jean-Baptiste Noé dans le cas de l’Europe, j’évoque les raisons suivantes expliquant le recul de la foi chrétienne.

1) La montée de la sécularisation

Aujourd’hui, il y a de plus en plus une tendance à tenir un discours qui vise à détruire la foi chrétienne en prônant la laïcité de l’État. Cette tendance prend plusieurs formes comme le nationalisme et le marxisme, à partir notamment du XXème siècle. C’est ainsi que la nationalisation de certaines institutions est un discours qui fut très répandu.

Par conséquent, l’influence qu’avait l’Église sur des sociétés qui étaient dans une certaine mesure influencées par la culture chrétienne est progressivement diminuée, voire considérablement réduite ou éliminée. L’Église cesse d’être un rempart moral.

2) Le pluralisme idéologique et le relativisme moral

Le pluralisme idéologique veut que toutes les opinions se vaillent et que toutes les religions mènent à Dieu ou au même Dieu. Par conséquent, tout ce qui compte c’est la sincérité, ignorant qu’on peut être sincèrement dans l’erreur.

Une telle tendance philosophique et morale produit des individus qui ne sont sûrs de rien du point de vue de la spiritualité, mais qui cherchent tout simplement des sensations fortes. C’est ainsi que beaucoup de gens ne voient pas dans le christianisme une réponse satisfaisante à leur recherche d’expériences spirituelles hallucinantes. Ils le trouvent trop froid et peu profond.

La crise de conviction engendrée par le pluralisme idéologique relativise et la morale et la vérité. Par conséquent, cette forme de pluralisme constitue en fait une entrave à la vérité objective ou à sa recherche tout simplement.

Notre génération tente à rejeter la notion de vérité absolue, les métarécits, pensant qu’à chacun sa vérité. Elle ne veut plus une entité morale pour édicter ou imposer des normes morales.

3) Déception par rapport à des pratiques trop longtemps cachées et ignorées

Beaucoup de gens sont déçus de l’Église quand ils entendent tous les scandales de pédophilie (Église Catholique en particulier), d’abus sexuels et de torts commis dans le passé. Le cas de 751 tombes découvertes lors des fouilles  près d’un pensionnat pour autochtones géré par l’Église Catholique au Canada et la reconnaissance de la même année par l’Église Catholique de France des abus sexuels commis en disent long. Aucune somme d’argent ne pourra jamais dédommager ces vies bousillées.

Par ailleurs, certains penseurs acculent l’Église comme étant responsable ou complice des atrocités de l’esclavage moderne. Par conséquent, pour eux l’Église n’est plus crédible spirituellement et moralement.

4) La prise d’assaut de l’Église par un groupe d’activistes religieux.

Dans le monde évangélique, les églises pullulent et des « leaders » de tout acabit sont au-devant de la cène pour proposer toutes sortes de recettes de délivrance et de miracles.

Beaucoup de ces églises sont complètement désengagées dans les affaires sociopolitiques, prêchant ainsi une vie heureuse dans l’au-delà en niant volontairement les réalités terrestres et cosmiques de l’être humain. Ce phénomène est très présent aux États-Unis, en Afrique, en Amérique latine et avec l’Évangile de prospérité, sauf que dans les deux derniers cas le christianisme n’est pas aussi désenchanté comme en Occident.

5) Le sentiment d’autosuffisance

L’homme « post-moderne » réclame son autosuffisance vis-à-vis de toutes formes d’autorité. Ceux qui ont considéré l’Église comme une béquille ou un apaisement social ont fini au fur et à mesure par être déçu du message dans lequel ils croyaient tant. Par conséquent, dans l’opulence, Dieu n’est plus une nécessité. Il est mis sur la touche. Il ne sert plus à rien.

6) Le désengagement social de l’Église

Aujourd’hui, notamment dans les pays sous-développés, l’Église est perçue par plus d’un comme un mouvement spiritualiste ayant affaire avec des anges terrestres qui se ferment les yeux sur la misère, l’injustice, la corruption et la très mauvaise gestion de la cité. Ces gens finissent par comprendre que l’Église n’est pas en mesure de répondre à leurs aspirations de liberté, de bonheur, de développement et d’accomplissement de soi.

En réalité, les églises pouvaient mieux répondre aux besoins des gens si elles étaient plus organisées, unies tout en en minimisant les différences.

7) Ignorance coupable de l’héritage chrétien ou une lecture défectueuse de l’histoire du christianisme

Notre siècle est peuplé de spécialistes. Tout le monde avance n’importe quoi pourvue que la parole est libérée par les réseaux sociaux et les médias.

Beaucoup de gens se basent sur certains événements fâcheux qui se sont déroulé dans le passé, tout en ignorant la grande histoire. Par exemple, beaucoup d’intellectuels soutiennent la fausse thèse selon laquelle le christianisme n’a rien à voir avec la science, taxant le Moyen-âge comme étant l’Age des ténèbres à cause de la domination de l’Église d’alors. Mais, ils ignorent totalement que le christianisme est responsable de l’avènement de la science moderne et que le Moyen-âge a posé les bases de sa floraison.5

Ceux qui ne sont pas fondés, en écoutant ces discours, parfois prononcés avec éloquence, rejettent d’un revers de la main la foi chrétienne, la qualifiant de superstitieuse. Le christianisme repose non seulement sur des faits, mais aussi c’est héritage dont l’influence ne cessera jamais sur les sociétés humaines. Alors, comment peut-on définir l’héritage chrétien ?

L’héritage chrétien est une vision du monde basée sur des valeurs judéo-chrétiennes, transmise de génération en génération à travers des vecteurs divers et variés, ayant influencé et continuent à influencer d’une manière ou d’une autre des civilisations. Elle est christocentrique.

Les vecteurs de transmission de l’héritage chrétien

Parmi les vecteurs de transmission de l’héritage chrétien nous citons : La torah, la Bible, l’histoire (Jésus comme repère de datation des évènements), l’histoire de l’Église, les familles chrétiennes, l’Église locale, les institutions chrétiennes comme écoles, universités, organisations non gouvernementales ou caritatives, les séminaires de théologie, les agences missionnaires et les médias chrétiens, etc.

En ce qui concerne les universités chrétiennes, un point important mérite d’être fait. L’histoire retient que les plus prestigieuses universités au monde, comme Harvard, Cambridge, Oxford étaient au départ des séminaires de théologie fondés par des chrétiens. Donc, les universités chrétiennes sont des vecteurs par excellence de la transmission de l’héritage chrétien à partir de la production du savoir.

Les écoles et universités chrétiennes de notre époque doivent pouvoir être en mesure de transmettre l’héritage chrétien non seulement à partir de la pratique de l’éthique chrétienne, mais aussi en faisant refléter dans leur curriculum et leur pratique d’apprentissage des valeurs bibliques. Ce qu’il nous faut aujourd’hui est surtout l’implémentation et la transmission d’une philosophie de l’éducation chrétienne au sein de ces institutions.

Entre rupture et continuité

L’héritage chrétien exige d’une part la continuité dans le contexte de la révélation progressive, la transmission efficace des valeurs bibliques transcendantales et la conservation des épisodes positifs de son passé historique, comme son apport à la science moderne, sa capacité à dénoncer le mal moral et social et sa tradition de défense des sans défense à travers des actions sociales holistiques et concrètes.

D’autre part, notre héritage chrétien exige la rupture dans le contexte des épisodes tristes et négatifs de son passé. Parmi les épisodes tristes, nous évoquons : l’union de l’Église avec l’État (l’instrumentalisation de l’Église à des fins politiques douteuses à partir de l’empereur Romain Constantin) 6, les croisades, la complicité de certains dans le soutien de l’esclavage moderne à une échelle ou une autre ( une autre forme d’instrumentalisation et de paupérisation, cas de Christoph Colomb par exemple), les indulgences, l’Évangile de la prospérité qui tente à orienter l’Église uniquement vers la libération sociale, l’obscurantisme, certaines formes d’aliénation mentale et culturelle et le mépris de la science et de la connaissance par certains.

Nous devons avoir du courage pour reconnaître les bavures causées par des institutions dites chrétiennes dans le passé, comme aujourd’hui, au nom de Jésus. A travers l’histoire même de l’Église, des ruptures ont eu lieu. La plus fameuse rupture est la réforme protestante du XVIème siècle. Tout en prônant un retour à la source comme continuité, Martin Luther et d’autres réformateurs ont en même temps tenu un discours de rupture.

La rupture est encore nécessaire aujourd’hui. Nous devons rompre avec des pratiques qui ne reflètent en aucun cas la mission de l’Église et avec des modèles de leadership et d’organisation dépassés et déphasés.

Une démarcation est nécessaire

Existe-t-il une différence entre l’héritage chrétien et l’héritage légué par le Christ ? Cette différence mérite d’être établie avec sérénité. L’héritage chrétien n’est pas parfait. Souvent il est en décalage avec les enseignements et les pratiques du Christ.

Le christianisme historique n’est pas forcément le christianisme biblique. A un certain moment donné et jusqu’à aujourd’hui, l’héritage chrétien a été dénaturé, pris en otage par des politiciens véreux et des religieux ‘’chrétiens’’ sans aucun sens d’appartenance au message du Christ. A quoi ressemble un héritage chrétien qui reflète la pensée du Christ ?

Un héritage chrétien qui reflète la pensée du Christ met premièrement en exergue la vérité fondamentale selon laquelle l’être humain a une dignité intrinsèque. C’est non négociable.

bible, worship, christian-1948778.jpgCet héritage, reflétant parfaitement un christianisme biblique a toujours été contre l’esclavage et toute autre forme d’aliénation et de pratiques dégradantes. Il est pour la justice, la liberté et le respect de la vie et de l’environnement.

Dans ce contexte, nous pouvons considérer les efforts colossaux de John Wesley en Angleterre, de Jean Calvin en Suisse, de William Carey en Inde, de William Wilberforce en Angleterre, du Dr Martin Luther King Jr aux Etats-Unis, de Mère Teresa en Inde, etc. Ces hommes et femmes ont été interpelés par les crises sociales et culturelles de leur époque au nom des valeurs chères à l’Évangile.

A cette liste, nous pouvons ajouter des hommes comme C.S. Lewis, le plus grand apologète du XXème siècle, Francis Schaeffer, Dietrich Bonhoeffer, « Ravi Zacharias » et tant d’autres qui ont fait et qui continuent à faire un travail considérable à travers leurs écrits, des conférences et autres pour penser la foi chrétienne. Car, il ne faut pas seulement une implication sociale pour changer les conditions matérielles des individus, mais aussi penser le message le du Christ pour changer les mentalités et provoquer de vrais changements de camp.

Deuxièmement, un héritage chrétien sain se base sur l’intégrité, le respect de l’autre, la tolérance et l’amour du prochain. Voilà en quoi consiste le message que nous sommes appelés à diffuser au monde entier en commençant d’abord par nos familles pour influencer les sociétés à la gloire de Dieu.

Troisièmement, l’héritage que nous voulons perpétuer dans le monde doit accorder une grande importance à la science ou au savoir tout simplement. On se réfère souvent au drame de Galilée pour incriminer la Bible d’antiscience. Mais ce que nous oublions c’est que si l’Église catholique d’alors s’est leurrée en détruisant la vie d’un scientifique de la trempe de Galilée, ce dernier était lui-même chrétien jusqu’à sa mort. Dans mon ouvrage Faiseur de disciples ou Faiseur d’aliénés ? je consacre tout un chapitre à la vision biblique de la science.

Quatrièmement, un héritage chrétien sain est pour la vérité selon laquelle Jésus est mort et ressuscité pour le rachat du péché de l’humanité. C’est l’échafaudage.

Il n’y a pas d’héritage chrétien sain sans la croix et la résurrection.

Notre attitude vis-à-vis de l’héritage chrétien

praying, bible, reading bible-5406270.jpgQuelle devrait être aujourd’hui notre attitude vis-à-vis de l’héritage chrétien ? A mon avis, nous devrions avoir trois attitudes majeures.

D’abord, nous devons étudier et comprendre l’héritage chrétien non seulement pour donner des bases solides à notre foi, mais également pour être mieux armés à répondre avec respect et amour aux détracteurs de toujours de la foi chrétienne.

Ensuite, nous devons avoir l’esprit ouvert et développer la pensée critique pour prendre un peu de recul pour questionner l’héritage chrétien, accepter les épisodes négatifs sans jeter le bébé avec l’eau du bain.6

Enfin, nous devrions être fermes sur les valeurs et convictions chrétiennes sans être bornés. C’est ainsi que nous pourrons transmettre le plus fidèlement possible le message d’amour, de paix et de justice de Jésus-Christ tout en étant capables de faire la différence entre nos préférences ou convictions personnelles, les principes communautaires ou nos crédos et les absolus divins, c’est-à-dire les principes bibliques.

Je vous invite à réfléchir sur ces deux questions majeures posées par l’auteur du documentaire que j’ai évoqué tout au début : Qu’était-il advenu de l’idéal d’amour fraternel prêché par et entre les premiers chrétiens ? Qui pouvait déterminer la vraie interprétation des valeurs chrétiennes : une hiérarchie puissante ou les consciences individuelles ?

Un héritage qui perdurera

last supper, jesus, leonardo da vinciJ’ai l’intime conviction qu’aucune civilisation, époque, histoire, philosophie et idéologie ne peut en aucun cas stopper l’héritage chrétien ou l’héritage du Christ dans le monde. Car il s’agit d’un héritage fondé sur Jésus-Christ, le roc séculaire, le Chef suprême de l’Église. Même le séjour  des morts ne peut rien contre lui.

Un christianisme tombé dans de mauvaises mains et de mauvaise conscience est capable de causer des dégâts énormes. Mais, entre les mains de ceux qui épousent la vision de Jésus, il est capable de transformer et de racheter des communautés. L’héritage chrétien n’est-il pas la meilleure vision du monde à transmettre à notre génération ?

Notes et références

1. Joachim Puls. 200 ans de christianisme, documentaire

2. Jean-Baptiste Noé. Les raisons de la déchristianisation de l’Europe, 28 Novembre 2013

https://www.contrepoints.org/2013/11/28/147871-les-raisons-de-la dechristianisation-de-leurope

3 Viviane O Obaton. La promotion de l’identité culturelle européenne depuis 1947, Collection Euryopa, études 3-1997, p.17

4.Harro Van Brummelen, En classe avec Dieu : Approches chrétiennes de l’apprentissage et de l’enseignement, Éditions ACSI-Francophonie, Hongrie, 2016,p.304

5. La thèse selon laquelle la foi chrétienne est responsable de l’avènement de la science moderne et que le Moyen-âge a posé les bases de sa floraisonest développée par Nancey R. Pearcey et Charles B. Thaxton dans leur ouvrage The Soul of Science: Christian faith and natural philosophy. Cette thèse est aussi soutenue par Rodney Stark dans For the Glory of God: How Monotheism Led to Reformations, Science, Witch-Hunts, and the End of Slavery.

6. Faut-il rappeler que l’empire romain n’a pas été le premier Etat à avoir embrassé le christianisme comme religion d’Etat ou officielle. Trop souvent oublié, le royaume d’Aksoum ou l’empire axoumite, contient des épisodes importants de notre héritage chrétien, surtout pour l’histoire de l’Église africaine.

Aksoum était un empire commercial centré sur l’Érythrée et le nord de l’Éthiopie.  A son apogée, il s’est étendu jusque sur la majeure partie de l’Érythrée actuelle, l’Éthiopie, la Somalie, le Djibouti, le Soudan, l’Égypte, le Yémen et l’Arabie saoudite.

A l’époque du roi Ezana qui abandonna ses croyances polythéistes pour devenir chrétien, le christianisme était alors devenu la religion des Aksoumites entre 330 et 360. Le royaume d’Aksoum était devenu ainsi le deuxième Etat chrétien de l’histoire, après l’Arménie qui le devint entre 301 et 314 après Jésus-Christ. Le royaume d’Aksoum est considéré comme le premier État à avoir utilisé l’image de la croix sur ses monnaies.

Sources :

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