Vous vous posez bien sûr beaucoup de questions sur la Bible. Peut-être que certaines d’entre elles restent encore sans réponse, d’autres partiellement ou totalement répondues. Qu’importe ! Aucun chrétien n’a réussi à comprendre la Bible de manière absolue. Dans une prière toute simple, Billy Graham a confessé cette réalité en ces termes : « Seigneur, je ne comprends pas tout dans la Bible, mais je l’accepte par la foi. » A Paul de dire : « Nous connaissons en partie. »[1] Ne vous attendez pas à tout comprendre. En effet, il y a quelques risques à éviter en approchant la Bible.
Votre tête est peut-être chargée par tout ce que vous entendez de la part des gens sceptiques, athées et agnostiques sur la Bible. Vous ne savez quoi penser et comment répondre aux accusations formulées à l’encontre de ce livre. Nous sommes tous confrontés à des avis qui contredisent parfois ce que nous savons et croyons. Fort de ce constat, il est nécessaire de creuser afin de pouvoir trouver des bases solides à notre foi.
Mises au point sur la Bible
Premièrement, la Bible n’est pas un manuel de science. Vous avez sans doute des préoccupations très scientifiques. Vous voulez des réponses scientifiquement argumentées provenant de la Bible. En fait, ce livre ne nous fournit pas des explications scientifiques à tous les phénomènes de la nature. Il ne nous fournit pas un exposé systématique des lois régissant l’univers.
Cependant, le fait que la Bible ne soit pas un manuel de science ne signifie pas qu’elle est contre la science. Francis Bacon (1561-1626), le scientifique chrétien ayant codifié la méthode scientifique, a soutenu l’idée que Dieu semble avoir écrit deux livres, à savoir : le livre de la nature et le livre de l’Ecriture, c’est-à-dire la Bible. En termes claires, il veut dire qu’il n’y a pas de contradiction entre la science et la Bible puisqu’elles ont le même auteur, Dieu.
La tension soulevée entre la science et la Bible réside souvent dans une mauvaise interprétation, soit de la nature, du côté des scientifiques, soit de la Bible, du côté des théologiens. Par conséquent, si vous trouvez des réponses à des questions scientifiques que vous vous posez en dehors de la Bible, cela ne signifie pas qu’elle est démodée ou dépassée. Même la science ne répond pas à toutes les questions. Seul le scientisme a une telle prétention.
Des évidences nous permettent de conclure qu’il y a harmonie parfaite entre la foi (la Bible) et la science (la nature).[2]
Deuxièmement, la Bible n’est pas un livre magique ou astrologique. Certains pensent trouver des réponses magiques à des questions qu’ils se posent dans la Bible. C’est dommage que des chrétiens pensent, qu’en ouvrant la Bible, ils devraient trouver des solutions à toutes leurs préoccupations ou que chaque verset devrait leur parler directement. Au lieu d’étudier la Bible de manière systématique, chaque jour ils l’ouvrent pour tomber par hasard sur le verset qui leur dit ce qu’ils auraient souhaité recevoir.
La Bible est certes applicable à vous au 21e siècle, mais vous n’êtes pas obligés de trouver des réponses ou des applications qui vous concernent directement quand vous l’ouvrez. Dieu fournit à travers la Bible des principes intemporels pour nous guider, mais pas nécessairement des réponses à chaque question particulière que vous posez à chaque situation à laquelle vous êtes confrontée. Ne jouez pas aux cartes avec ce livre et évitez de vous faire berner par le post-modernisme.
Troisièmement, la Bible ne relève pas de la mythologie. Certains, comme Jacques Lacarrière[3], pensent que les récits Bibliques, à la manière d’autres récits anciens babyloniens et sumériens, renferment des mythes et vont jusqu’à demander de la démystifier.
De toute évidence, il y a des ressemblances apparentes ou des similitudes entre la Bible et des portions de ces récits anciens, comme entre les lois lévitiques et le code d’Hammourabi. Cependant le regard approfondi d’historiens avisés indique le contraire.
La Bible n’est pas de la mythologie. Certains soutiennent que la mort et la résurrection de Jésus sont des mythes fabriqués par l’Occident. Mais, il est incroyable de considérer comme mythes des évènements qui ont commencé à être mis par écrit seulement 35 ans après les faits. Marc, le premier Evangile à avoir été écrit selon la tradition, fut écrit entre l’an 45 et 50 après Jésus-Christ.[4]
Les Evangiles ont été écrits trop tôt après les faits pour les qualifier de mythes. Il faut plusieurs siècles pour qu’un mythe arrive à s’installer dans l’imaginaire collectif d’un peuple ou d’une civilisation.
Seulement pour le Nouveau Testament, 5 500 manuscrits[5] ont été trouvés par des chercheurs archéologues, loin derrière ceux trouvés pour Socrate, Aristote et Platon, philosophes grecs vivant bien avant Jésus-Christ. Saviez-vous que pour Platon seulement 10 copies ont survécu?[6]
Au total, pour l’Ancien et le Nouveau Testament, plus de 5 800 manuscrits grecs, 10 000 manuscrits latins et 9 300 manuscrits dans d’autres langues ont été trouvés par des chercheurs. N’est-ce pas époustouflant ?
Luc, le médecin, dans les Actes, fait exactement le même travail. Il cite au total 32 pays, 4 villes, 9 îles et de nombreuses personnalités sans commettre la moindre erreur.[7] Cela signifie que les gens de son époque pouvaient vérifier la véracité de ses écrits. Jusqu’à aujourd’hui, toutes ces données sont vérifiables.
En ce qui concerne l’Ancien Testament, Jésus par exemple, en citant la Septante à de très nombreuses reprises, confirme non seulement que la Bible est la Parole de Dieu, mais elle est aussi historique. Par voie de conséquence, elle est digne de confiance.
Jésus confirmait que des individus comme Noé, Adam, Eve, les prophètes et les lieux, comme Sodome et Gomorrhe[8], mentionnés dans l’Ancien Testament, étaient bien réels. L’archéologie semble marcher main dans la main avec des données bibliques, notamment l’Ancien Testament ; ce qui penche en faveur de son historicité.
Donc, la Bible est testable et vérifiable, si toutefois la volonté est là. Ses écrits sont corroborés.
Le christianisme est la religion du livre. D’ailleurs, comment imaginer la Bible écrite dans des genres littéraires totalement étrangers à tout autre récit ancien du Proche-Orient antique ? Comment est-ce possible d’imaginer que ce livre aurait dû être absolument différent, dans la forme, des autres livres de l’époque de Moïse, de Noé par exemple ? Un livre comme Deutéronome est écrit en forme d’un traité de suzeraineté, c’est-à-dire rapport entre suzerain et vassal, forme littéraire des traités du Proche Orient ancien. Les genres littéraires de la Bible ne sont pas célestes.
Quatrièmement, la Bible n’est pas un livre angélique. Le langage de la Bible n’est en aucun cas angélique. Si non aucun être humain ne l’aurait étudié et compris. Elle est écrite dans des contextes historiques, linguistiques, géographiques et culturels déterminés. Si la Bible devait être écrite au XXIème siècle, on trouverait sans doute la terminologie de cour suprême ou cour de cassation ou Cour Pénale Internationale au lieu du grand trône blanc par exemple.
La Bible est écrite dans un langage compréhensible. D’où l’importance de l’herméneutique et de l’exégèse. Une connaissance approfondie dans ces domaines vous ouvre les yeux sur quelques risques à éviter dans votre manière d’aborder et de comprendre la Bible.
Cinquièmement, la Bible n’est pas un livre de philosophie et un texte de lois. La Bible renferme certes une pensée, une philosophie. En l’étudiant vous pouvez construire une vision biblique du monde. Il s’agit de la pensée et de la vision de Dieu. Cependant, cela ne fait pas d’elle un livre de philosophie faisant des spéculations vagues.
Etant donné que la Bible n’est pas non plus un texte de lois, nous ne pouvons pas l’abroger ou la modifier comme bon nous semble, comme ce fut le cas pour le Coran. Il y a certes des versions et traductions diverses et variées, mais tout ceci n’est que dans un souci d’adapter le texte à la compréhension des contemporains actuels. L’essence du message n’a pas changé. Evidemment, aucune traduction n’est parfaite.
Sixièmement,la Bible n’est pas un manuel de théologie systématique. La Bible ne nous expose pas de manière ordonnée et systématique les vérités ou les faits. D’ailleurs, les livres ne sont pas classés de manière systématique et chronologique.
La Bible parle du péché, du mariage, de la fin des temps, de Jésus par exemple, mais pas de manière systématique. Ces doctrines ne nous sont pas parvenues sous la forme d’un exposé ou d’un traité. Voilà pourquoi, il est important de comprendre le genre littéraire de chaque livre pour mieux cerner le message que l’auteur veut communiquer.
La Bible ne fait que nous présenter l’histoire de la rédemption de manière progressive. Par conséquent, il y a quelques risques à éviter en s’approchant la Bible.
Quelques risques à éviter en approchant la Bible
Si vous pensez que la Bible c’est de la mythologie, vous risquez d’être un chrétien agnostique.
Si vous pensez que la Bible est un manuel de science, vous risquez d’être un chrétien scientiste déçu.
Si vous pensez que la Bible est un manuel de philosophie, vous risquez d’être un chrétien spéculatif.
Si vous pensez que la Bible est écrite dans un langage angélique et incompréhensible, vous risquez d’être un chrétien angélique et spiritualiste.
Si vous pensez que la Bible est un texte de lois, vous risquez d’être un chrétien légaliste.
En fin, si vous pensez que la Bible est un livre magique, vous risquez d’être un chrétien superstitieux.
Donc, il ya quelques risques à éviter en approchant la Bible.
[1] 1 Corinthiens 13. 9
[2]. Voir le chapitre 15 pour approfondissement.
[3] Son ouvrage : Au cœur des Mythologies
[4] Luc a écrit son Evangile entre l’an 50 et 53 après Jésus-Christ. Paul cite Luc entre l’an 53 et 57 après Jésus-Christ. Luc a écrit les Actes entre l’an 57 et 60 après Jésus-Christ.
[5] Article publié par Jean Le Duc en Avril 2018, titré : Les manuscrits du nouveau testament, consulté le 10 Juin 2020.
[6] RZIM HQ. Can I trust the Bible? Open Forum with Amy Orr-Ewing, 20 Avril 2016, vidéo publiée sur YouTube par Ravi Zacharias International Ministry, consultée le 18 Août 2020.
[7] Dr Lesly Jules. Les récits de la Bible ne sont-ils que plagiat…? Octobre 2019, App-O-Logia
[8] L’archéologie a trouvé 5 villes mentionnées dans Genèse 14 en rapport à Sodome et Gomorrhe. Elles sont décrites comme des centres commerciaux dont leur destruction correspond aux évènements qui se sont produits tels que présentés dans le récit biblique.
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