Résumé: La vérité est révélée par Dieu à l’être humain à travers la Bible et la création, deux sources non contradictoires, selon la pensée de Francis Bacon. Elles reflètent la pensée de Dieu. Tout ce qu’on peut connaître comme vérité est indiqué par Dieu, selon sa volonté.
Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance de Christ. 2 Corinthiens 10 :5
Tenez donc ferme : ayez à vos reins la vérité pour ceinture… Ephésiens 6 :14
Aujourd’hui, beaucoup de gens sont prêts à adhérer à tout et à avaler n’importe quel mensonge au lieu de croire à la vérité. Dès qu’il ne s’agit pas de Dieu ou de Jésus, on s’embarque.
Nombreux sont ceux qui sont dominés par un esprit de mensonge et qui ont la démangeaison d’entendre des choses agréables. A force d’y insister, ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés.[1] Vous faites ou vous ferez sans doute face à des gens qui essayeront d’attirer votre attention sur des théories bidon pour vous convaincre de croire au mensonge.
Beaucoup d’intellectuels noirs de notre époque ne cessent de clamer que le christianisme est une religion importée d’Europe et de l’Amérique. Certains vont jusqu’à dire qu’un noir (Africain ou Afro-descendant) n’a aucune raison d’être chrétien, se basant évidemment sur le passé colonial et le néo-colonialisme présent.
En réalité, rien ne peut justifier l’esclavage, en particulier l’esclavage moderne. Cependant, il est archi-faux de croire que la foi chrétienne ne fait pas partie du mode de vie et de la culture des Africains pour avoir été répandue en Afrique depuis le début de son expansion au premier siècle. Nous pouvons évoquer la contribution inestimable de certains théologiens et doctrinaires Africains comme Origène et Tertulien, pères de l’Eglise, dans la formulation et la compréhension des grandes doctrines de la Bible, notamment la Trinité.
Sans vous accrocher à l’amour de la vérité pour ceinture, vous ne pourrez pas résister aux flots de mensonges déversés sur le monde par l’ennemi. Versez-vous dans les Ecritures. Faites-en tous les jours l’objet de votre méditation.[2]
La vérité qui sanctifie et qui libère
Dans Jean 17 au 17, Jésus a intercédé auprès du Père en notre faveur en ces termes : « Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est la vérité. » C’est l’une des plus ferventes requêtes de toute la Bible. La vérité est la vérité de Dieu. Elle sanctifie.
En dehors de la vérité de l’Evangile, il n’y a pas lieu de parler de sanctification ou de sainteté. Paul a renforcé cette idée en Ephésiens 4 au verset 24 lorsqu’il parle d’une sainteté que produit la vérité.
C’est la vérité qui dicte le bon comportement du disciple de Jésus. Il est aussi vrai pour l’homme de science. Si non, comme l’a si bien dit Rabelais, science sans conscience n’est que ruine de l’âme. Voilà tout l’enjeu du relativisme.
La Bible nous appelle fermement à prouver que nous sommes des disciples de Jésus en nous attachant indéfectiblement à la vérité. Un disciple est quelqu’un qui aime la vérité. « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. »[3]
En connaissant la vérité, nous éprouverons de la crainte de Dieu. Cette crainte consiste à aimer la vérité qu’Il aime et à détester le mensonge qu’Il déteste. « La crainte de l’Eternel est le commencement de la science. »[4]
Heureusement l’Esprit-Saint qui habite en nous nous vient en aide. « Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité. »[5]
Une vision biblique de la vérité
La vérité est absolue.
Chaque personne n’a pas sa propre vérité. La vérité n’est pas changeante du jour à l’autre, indépendamment de notre compréhension et croyance. Si la vérité était changeante, la notion de certitude serait une absurdité. Gorgias aurait raison de soutenir la thèse que si toute chose change, vous ne pouvez être sûr de rien, ni rien communiquer. Il faut beaucoup de foi pour être sûr qu’on ne peut être sûr de rien.
La vérité est absolue, mais non relative. Evidemment, la science repose sur des données factuelles. Elle est une connaissance à posteriori. Quelque chose peut être vrai aujourd’hui en fonction des connaissances disponibles et ne pas l’être demain en fonction de nouvelles découvertes. La science est dynamique.
Par conséquent, nous devons avoir assez d’humilité pour reconnaître que science n’est pas scientisme. Les humains n’arrivent pas à connaître et à maîtriser toutes les lois qui régissent l’univers. Personne ne peut affirmer avec certitude que la science pourra un jour résoudre tous les dilemmes que nous avons aujourd’hui.
La vérité est objective.
La vérité n’est pas le produit de l’imagination ou de la pensée humaine. En d’autres termes, la vérité n’est pas ce qui est conforme à nos pensées et sentiments. Si ce que je pense est vrai et ce que vous pensez l’est aussi, la vérité ne serait pas seulement relative, mais carrément inexistante.
En effet, il est logiquement impossible que chaque personne ait sa vérité. Toute chose ne peut pas être vraie. C’est là où le bât blesse dans l’existentialisme. Par exemple, imaginez que vous êtes sur le point d’être attaqué par un serpent extrêmement venimeux. Dans votre pensée vous vous dites que même si vous êtes mordu rien ne vous arrivera. C’est votre petite vérité. Malheureusement pour vous vous êtes mordu et les conséquences sont évidentes.
La vérité est qu’un serpent venimeux est capable d’injecter son venin dans le corps d’une personne jusqu’à causer sa mort si elle n’est pas soignée en toute urgence.
Dans ce contexte, toute violation d’une loi physique engendre des conséquences. Nos pensées et nos sentiments ne produisent pas la vérité. La vérité est extérieure à nous. Elle est objective, mais non subjective.
La vérité est dépendante de Dieu.
La vérité est révélée par Dieu à l’être humain à travers la Bible et la création, deux sources non contradictoires, selon la pensée de Francis Bacon. Elles reflètent la pensée de Dieu. Tout ce qu’on peut connaître comme vérité est indiqué par Dieu, selon sa volonté.
Par conséquent, on peut connaître la vérité. A Francis Schaeffer de soutenir : « Nous pouvons connaître la vérité vraiment, mais pas exhaustivement. »[6] Dans ce contexte, le nihilisme et le post-modernisme trébuchent en pensant qu’on ne peut être sûr de rien. D’où vient cette certitude alors ? La vérité n’est pas indépendante de Dieu.
La vérité est exclusive.
La vérité est en accord avec l’esprit de Dieu. Tout ce qui n’est pas en accord avec l’esprit de Dieu est faux. Car Il est le Père de la vérité. A ceci Georges Knight souligne : « Toute vérité, s’il s’agit réellement de vérité, est vérité de Dieu, où elle se trouve. »[7] Toute vérité vient de l’esprit de Dieu.
La vérité est éternelle.
Toute chose vraie a été déjà pensée par Dieu Lui-même. Il ne revient pas à l’être humain de décider souverainement ce qui est vrai ou pas. La vérité est éternelle, mais non évolutive.
La vérité est conforme avec la réalité.
Mais quelle réalité ? Pour Thalès c’était l’eau. Mais pour Héraclite, la réalité était changeante, toute chose étant en changement permanent. Socrate quant à lui a préféré le déni en disant qu’il ne sait rien du tout. Platon par contre croyait qu’on pouvait découvrir la vérité par expérience mystique. D’où son allégorie de la caverne.
La réalité est ce qui est révélé à partir de l’étude des deux sources, la Bible et la nature créée, lesquelles révèlent la réalité ultime, Dieu. A ce titre, Albert E. Greene a raison de dire : « Les faits sans valeurs ou dénués de sens ne sont pas la vérité, aussi scientifiques qu’ils puissent nous paraître. »[8]
Donc, la perspective chrétienne de la vérité va à l’opposé de la perspective ontologique du monisme. Dieu et la nature sont deux réalités. Dans cette veine, Darrow Miller nous présente un éclairage saisissant de la vérité en rapport à l’intellect :
L’intellect de Dieu est aussi inextricablement lié à sa vérité (voir Psaume 31.5 ; Jean 14.6). Dieu a établi le fondement de la vérité dans trois secteurs reliés à l’intellect. D’abord, logiquement. La vérité de Dieu possède une cohérence interne, elle est vraie par rapport à elle-même. Elle est raisonnable. En second lieu, empiriquement. La vérité est évidente. On peut la démontrer et elle est conforme à la réalité. Troisièmement, moralement. La vérité de Dieu est conforme à « la façon dont les choses doivent êtres ».[9]
La vérité est une personne
Jésus est Celui qui est venu vivre parmi les humains pour montrer comment vivre une vie de vérité. Il a Lui-même dit : « Je suis la vérité. »[10] Il réclame l’exclusivité. Il n’est pas le type de prophète ainsi parle l’Eternel. Il est la vérité personnifiée. Il n’y a aucune vérité qui ne pointe à Jésus.
En plus d’être la vérité, Jésus a vécu dans la vérité. Sa vie de vérité lui a permis de tenir tête aux rois, aux gouverneurs et à tous les légalistes Juifs de son temps.
Toutes les prophéties de l’Ancienne Alliance concernant Jésus sont réalisées en Lui, totalement ou partiellement. Tout ce que Jésus a dit Le concernant est vrai. Il a donné des preuves qu’Il est la Vérité, comme dans le cas du sceptique Thomas après sa résurrection.
Ainsi, nos convictions chrétiennes de la vérité doivent orienter toutes nos démarches, interprétations et lectures. En connaissant la vérité révélée, nous devenons libres et nous sommes prêts à mourir pour la défendre et renverser les faux raisonnements.
Cette connaissance implique une vie de foi basée sur des preuves et une relation de confiance avec Dieu, Auteur de toute vérité. Car « La foi sans les œuvres est morte ».[11] Connaître la vérité c’est la vivre. Il ne s’agit pas d’une simple connaissance intellectuelle bien structurée.
Conclusion
La vérité prend naissance dans l’esprit de Dieu Lui-même. Il n’y a aucune vérité qui n’est révélée par Lui, soit en étudiant la Bible, soit en étudiant la nature. Nous pouvons connaître la vérité et produire des fruits qui en sont dignes.
Sans avoir l’amour de la vérité, notre vie ne ressemble qu’à un bateau dirigé par les vents violents du mensonge et de la contrefaçon. Vivre dans le mensonge c’est choisir de vivre et de mourir bêtement. Jésus est la vérité.
[1] Voir 2 Timothée. 4.3 et 2 Thessaloniciens 2.10-12
[2] Psaumes 119.97
[3] Jean 8.31, 32
[4] Proverbes 1.7. D’autres versions traduisent science par sagesse ou connaissance.
[5] Jean 16.13
[6] Francis Schaeffer. The God who is there, Intervarsity Press, Illinois, 1968, p.32,33
[7] Georges Knight. Philosophie et éducation chrétienne: une introduction et approche chrétienne, Faculté adventiste de théologie, France, 2004, p.237
[8] Albert E. Green. A la reconquête de l’éducation chrétienne : une vision qui transforme, Editions ACSI-Francophonie, Hongrie, 2003, p. 141
[9] Darrow Miller. Faites des nations mes disciples : Clés pour une réforme de nos sociétés, Editions Jeunesse en mission, 2008, p. 90,91
[10] Jean 14.6
[11] Jacques 2.17
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