La gestion du temps est d’une importance cruciale dans la vie de l’être humain. Le temps c’est de l’argent, disent généralement les Américains dans une perspective très matérialiste. Le positif dans cette conception, c’est le fait d’accorder une grande importance au travail. Par contre, l’aspect négatif, c’est souvent le culte idolâtre voué au travail. A ceci, Lee Hardy nous dresse un tableau effrayant des conséquences qui peuvent s’ensuivre :
Ceux qui recherchent avidement le succès professionnel et la promotion sociale laissent souvent derrière eux des mariages brisés, des enfants pleins de ressentiment, des amis laissés pour compte et un Dieu mis sur la touche ; ils se tournent souvent vers l’alcool pour soulager le stress, ou la drogue pour éviter l’épuisement. Ils vivent dans l’appréhension constante de l’échec et sont tributaires de l’appréciation des autres ; leur vie est remplie d’inquiétudes et prise dans les mailles de la vanité et de l’hypocrisie.[1]
Le temps est un facteur extrêmement important dans la vie du disciple de Jésus. Il est précieux. Dieu, dans sa sagesse, accorde à chacun 24 heures dans une journée. Chacune de ces heures doit être gérée avec sagesse. la gestion du temps est cruciale dans la vie du disciple. C’est le temps, en grec, chronos, en termes de chronologie comme quantité mesurable.
Un jour, un chrétien Américain rendait visite à son collègue chrétien en Inde. En visitant les villes et villages, l’Américain a demandé à son ami : « Comment faites-vous pour adorer Dieu parmi tant de dieux dans votre culture ? » Ce dernier lui répondit : « En visitant votre pays, les USA, je me pose la même question : « Comment faites-vous pour adorer Dieu au milieu de tant de distractions ? » A chaque culture son lot de problèmes.
Aujourd’hui, beaucoup de distractions nous entourent. Il est possible de passer toute une journée à tout faire, et se demander le soir : « Mais, au final, qu’est-ce que j’ai accompli de substantiel aujourd’hui ? » Je sais que j’ai eu une mauvaise journée quand j’ai du mal à répondre à cette question le soir. Si vos journées ressemblaient à un océan de distractions et d’activités sans sens réel et sans de vrais objectifs avant votre nouvelle naissance, maintenant vous pouvez y ajouter du contenu essentiel.
En fait, la conception du temps d’une personne et même d’une culture influe sur son développement ou sur son sous-développement. La gestion du temps est d’une importance cruciale dans la vie de l’être humain.
Le temps et la mission
En tant qu’ambassadeur de Christ, vous avez une mission maintenant. Vous avez de bonnes priorités. Un ami m’a dit un jour : « Si vous vous réveillez le matin et vous ne savez quoi faire, considérez-vous comme ‘’un rien à faire’’».
Durant la pandémie Covid-19, c’est qui toutefois n’est pas derrière nous, à partir de Février, je commençais à m’ennuyer sérieusement. J’étais très accroché aux documentaires, aux émissions et à toutes sortes de nouvelles sur la question. Parfois je passais plus d’une heure à suivre des « live » sur Facebook. Mais au fur et à mesure, au fond de moi-même, je sentais que quelque chose n’allait pas. Une alerte intérieure m’a communiqué un message : vous perdez votre temps.
Par cette alerte, le Seigneur plaçait dans mon cœur deux projets : Le premier était de créer une chaîne YouTube pour mobiliser des chrétiens francophones, notamment les Haïtiens à s’impliquer davantage dans la mission mondiale. Le second était d’écrire un ouvrage, celui que vous tenez en main maintenant. C’est ainsi que chaque journée était très bien remplie pour moi, en plus d’effectuer mon travail de missionnaire sur le terrain.
L’usage du temps est un facteur important pour mesurer la maturité spirituelle d’un disciple. Le temps révèle qui vous êtes, comment vous vous voyez, ce que vous voulez faire de votre vie et où vous voulez aller. L’un de mes modèles dans la Bible est David. « Or, David, après avoir en son temps servi au dessein de Dieu, est mort. »[2]
David a pris conscience que sa vie sur terre était éphémère. Il ne pouvait marquer qu’une génération, mais jamais celle d’avant et d’après lui. Il ne faisait pas tout simplement des activités. Mais il connaissait les objectifs de Dieu. Il s’associait à Lui pour les accomplir.
Dieu vous invite à vous associer à Lui, dans votre génération, pour répandre le message de la de rédemption. Henry T. Blackaby et Claude V. King embellissent cette idée en ces termes : « La révélation de l’activité de Dieu constitue son invitation à vous associer à son œuvre. »[3]
Moïse, dans sa complainte, reconnaissant la brièveté de la vie, adressait une prière intelligente à Dieu: « Enseigne-nous à bien compter nos jours, afin que nous appliquons notre cœur à la sagesse. »[4] En ces temps combien périlleux, adressons chaque jour cette même prière à Dieu. Bien compter nos jours signifie accomplir la mission à laquelle Dieu vous a appelée.
J’aime la manière dont la Bible du Semeur traduit Ephésiens 5.16 à 17 :
Veillez donc avec soin à votre manière de vivre. Ne vous comportez pas comme des insensés, mais comme des gens sensés. Mettez à profit les occasions qui se présentent à vous, car nous vivons des jours mauvais. C’est pourquoi ne soyez pas déraisonnables, mais comprenez ce que le Seigneur attend de vous.
Ne ratez aucune occasion qui se présente à vous pour accomplir la mission de Dieu dans le monde. Dans ce contexte, le temps, en grec, kairos, se définit en termes de qualité, de substance et de moment parfait pour accomplir une chose. Un insensé est celui qui ne met pas à profit les occasions qui se présentent à lui. Ne soyons pas déraisonnables en matière de gestion du temps.
Un jour nous rendrons compte à Celui qui nous a donné le temps en cadeau, la respiration, le mouvement et l’être. Dieu est très préoccupé par la façon dont ses disciples gèrent leur temps. Savez-vous pourquoi ? Il ne passe pas Son temps à rigoler. Jésus a dit : « Mon Père agit jusqu’à présent ; moi aussi, j’agis. »[5]
Pensez-vous que rien de bon et d’important ne peut s’accomplir à travers vous ? Si votre réponse est non, voici ce que cela révèle, selon Henry T. Blackaby et Claude V. King :
Lorsque vous croyez que rien d’important ne peut s’accomplir à travers vous, vous en avez dit plus sur votre foi en Dieu que vous n’en avez dit sur vous-même.[6]
Le Seigneur a beaucoup investi en vous. Il attend de grandes choses de vous. Vous ne saviez pas que Dieu avait des attentes ?
Dieu ne vous oblige pas d’être un prophète Moïse, un apôtre Paul, un Billy Graham, une Mère Teresa ou un Dwight L. Moody pour accomplir de grandes choses pour Lui et avec Lui. Force est d’admettre qu’ils étaient tous des êtres humains ordinaires comme vous, en qui la puissance de Dieu agissait. Ils étaient constamment en action dans le temps-espace pour Dieu. Vous pouvez l’être aussi.
N’essayez pas de fragmenter votre vie. Mais glorifiez Dieu en tout temps et dans votre génération. Le temps ne vous appartient pas. C’est le temps de Dieu.
Le temps et l’éternité
Le temps n’est qu’un clin d’œil par rapport à l’éternité. Il représente le trait d’union entre seulement deux années : l’année de notre naissance et celle de notre mort. La grande question tourne autour de ce que nous faisons dans cet espace-temps.
Dans le contexte de l’éternité, le concept grec du temps à évoquer est eschatos, le temps eschatologique. Cet aspect transcendant du temps nous permet d’espérer que Jésus, le Grand Vainqueur de la mort, reviendra pour établir son règne comme le seul Seigneur de la création. Nous devons constamment vivre avec cette perspective eschatologique.
Sachant que la vie n’est qu’une étape temporaire, C.S. Lewis, dans l’un de ses romans, dans la série des Chroniques de Narnia, a soutenu ceci :
Pour nous, c’est la fin de tous les récits…Mais pour eux, ce n’est que le début de la véritable histoire. Toute leur vie en ce monde ne correspondait en fait qu’à la couverture du livre. Maintenant enfin, ils commençaient le premier chapitre de la Grande Histoire que personne sur terre n’a jamais lue et qui dure toujours. Chaque chapitre est meilleur que le précédent.[7]
Appliquez votre cœur à la sagesse, à la prudence et la discipline pour rendre chaque jour de votre vie meilleur que le précédent ? Des jours mauvais exigent des disciples sensés.
En définitive, n’oubliez jamais que la gestion du temps est d’une importance cruciale dans la vie de l’être humain, notamment du disciple du Christ. Vivez-vous chaque jour comme si c’était le dernier, en pensant à l’éternité ? Êtes-vous conscient de l’appel de Dieu à vous associer à Lui pour accomplir Ses desseins ? N’oubliez jamais que le temps appartient à Dieu. Il révèle votre vraie identité, votre mission, vos ambitions et pointe vers votre destinée.
Pour vous aider à bien organiser votre temps, je vous propose un petit canevas pour pouvoir élaborer un plan d’action. A noter que vous pouvez travailler sur plusieurs domaines, comme : familial, éducatif (vie d’apprentissage), sportif (relaxation), économique (financier), spirituel, santé, ministériel (spirituel) et social (communautaire), etc.
Ecoutez cet article via notre podcast : https://anchor.fm/jecroisdoncjeparle/episodes/la-vision-biblique-du-temps-e11feti
Date : __________________ Domaine : _______________ |
Sujet (Quoi ?) : ____________________________________ Objectif/but (Pourquoi ?) : ___________________________ Echéance (Quand) : ________________________________ Stratégie (Comment ?) : _____________________________ Lieu (Où ?) : ______________________________________ Ressources humaines (Qui ?) : ________________________ Coût (Combien ?) Budget : ____________________________ Activités Liste Date _________________________________ ____________________________________ |
[1] Lee Hardy. La trame de ce monde : Vocation, choix de carrière et finalité du travail humain, Editions La Clairière, Québec, Canada., 1995, p.129
[2] Actes 13.36
[3] Henry T. Blackaby et Claude V. King. Connaître et faire la volonté de Dieu : Votre expérience personnelle avec Dieu, Centre de publications Baptistes, Texas, USA, 1995, p 36
[4] Psaumes 90.12
[5] Jean 5.17
[6] Henry T. Blackaby et Claude V. King, p. 27
[7] C. S. Lewis. La dernière bataille, Folio Junior, 2002, p. 217