La spiritualité chrétienne : une spiritualité d’épanouissement

Comment vivez-vous votre relation avec Dieu ? Comment l’expérimentez-vous en réalité ? Êtes-vous satisfait de cette relation ? Ou avez-vous l’impression de vivre une relation basée sur l’exploitation ? Une relation dans laquelle vous vous efforcez de tout faire pour satisfaire Dieu, pour répondre à Ses attentes ? Avez-vous l’impression que vous ne serez jamais comblé ? Êtes-vous pris dans un piège dont il est difficile de sortir ?

Dans cet article, nous allons aborder un sujet de grande importance. Nous allons parler de la volonté de Dieu. Nous allons parler de notre relation avec Dieu, en essayant de démanteler certains mythes. Nous prions que Dieu vous ouvre les yeux sur votre réalité spirituelle, et produise en vous une formation spirituelle plus équilibrée.

Une relation ou un esclavage spirituel ?

On nous a enseigné que nous avons été créés pour plaire à Dieu ; que nous avons été conçus pour faire Sa volonté. Et c’est excellent. Nous retrouvons cet appel dans toute la Bible : plaire à Dieu, Lui obéir, vivre pour Lui. Il n’y a rien de mal à cela.

L’un de mes versets préférés, que vous retrouverez dans la majorité de mes prédications et enseignements, se trouve dans Romains chapitre 12, verset 2 :

Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.

book, read, hands-3531412.jpgSelon ce verset, la volonté de Dieu est moralement bonne, spirituellement agréable et parfaite. Il n’y a rien de répréhensible dans le fait de vouloir faire la volonté de Dieu.

Mais soyons prudents. Lorsque vous entendez, par exemple, l’expression « faire la volonté de Dieu », quelle image vous vient à l’esprit ? Il est crucial de comprendre ce que cela signifie. Supposez que vous ayez l’impression d’être piégé dans une relation difficile avec Dieu. Vous pensez alors que ce n’est pas une relation, mais une sorte d’esclavage, un espace qui vous étouffe. Ce n’est pas cela, la volonté de Dieu.

Lorsque nous parlons de faire la volonté de Dieu, la première image qui nous vient souvent est celle de créatures façonnées pour satisfaire Dieu. Lorsque l’on dit cela, il faut faire très attention. Car affirmer que nous avons été créés pour plaire à Dieu peut sous-entendre que nous sommes de simples objets, destinés uniquement à satisfaire Ses exigences. Cela alimente l’image d’un Dieu exigeant, qui réclame des sacrifices, des offrandes, des efforts sans fin.

Le piège de la religion et l’appel de Jésus

chain, stainless steel, metal, iron, chain link, metal chain, connected, connection, limbs, glittering, metallic, iron chain, close to, shut off, security, protection, closed, barrier, fixed, chain, chain, chain, chain, chain, ironC’est là que nous tombons dans le piège de la religion. Qu’est-ce que la religion ? C’est l’effort humain pour atteindre Dieu ou le sacré. Dans cette quête, nous multiplions les actions pour tenter de plaire à cette divinité. C’est ainsi que naît le fardeau. Nous sommes chargés, épuisés. C’est précisément dans ce contexte que retentit l’appel de Jésus.

Dans Matthieu 11:28, Jésus dit : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » Autrement dit : vous qui êtes las de la religion, des règles religieuses, des exigences accablantes, venez à moi, je vous donnerai le repos. Ce repos dont parle Jésus, c’est une relation basée non sur l’effort, mais sur l’amour, sur la soumission volontaire. C’est fondamental.

Quand on dit : « faire la volonté de Dieu », on place souvent l’humain au centre de l’action. C’est nous qui essayons de satisfaire Dieu, de répondre à Ses exigences, comme face à un juge sévère, un enseignant rigide prêt à nous sanctionner.

Nous nous acharnons à vouloir plaire à Dieu, comme si c’était notre unique but sur terre. Et que faisons-nous concrètement ? Pour beaucoup, cela signifie aller à l’église régulièrement, donner plus de dîmes, faire plus d’offrandes, multiplier les sacrifices.

Je me rappelle cette femme. Il y a plusieurs années, je me suis rendu à Côteaux, au sud d’Haïti. Sur la colline, comme à la Scala Santa de Rome, on avait érigé des marches.

Je vis cette femme, sous un soleil de plomb, gravir ces marches à genoux. Peut-être voulait-elle prouver sa dévotion à Dieu. Peut-être était-ce sa manière d’exprimer son amour. Peu importe. Retenez bien cela : Dieu ne nous appelle pas à déployer toute notre énergie pour répondre à Ses exigences. C’est plutôt Lui qui vient à notre rencontre. C’est Lui qui accomplit une œuvre que ni notre force ni la religion ne peuvent accomplir.

Nous devons reconnaître notre échec. Dans presque toutes les religions du monde, on voit des adeptes chercher à apaiser la colère de leurs divinités.

Ils multiplient les œuvres. Et, malheureusement, ce schéma est présent jusque dans nos églises. Certains se posent en médiateurs, imposant des recettes pour plaire à Dieu : plus d’offrandes, plus de sacrifices. « Viens chaque jour à l’église. Fais ceci. Fais cela. Mets Dieu à l’épreuve. » Et nous voilà piégés, aliénés et enchaînés dans une spirale religieuse qui vole notre liberté.

La vraie volonté de Dieu : une vie d’amour et de soumission

Dans de nombreuses églises, beaucoup de croyants ne sont pas épanouis dans leur spiritualité, dans leur marche avec Dieu. Pourquoi ? Parce qu’ils ont l’impression qu’ils ne feront jamais assez. Ils ont l’impression que malgré tous les sacrifices qu’ils ont faits, malgré tous les efforts qu’ils ont consentis, d’une manière ou d’une autre, ça ne marche pas.

Soyons prudents quand nous disons vouloir plaire à Dieu. Pour certains, cela veut dire passer du temps chaque jour dans la présence divine.

J’ai écrit en 2021 le livre 365 jours en tête-à-tête avec Dieu. En janvier 2025, lors d’une conférence à Johannesburg, une servante de Dieu, Gwen Jackson, m’a offert un livre formidable : Unforced Rhythms: Why Daily Devotions Aren’t for All of Us (Rythmes non forcés : Pourquoi les dévotions quotidiennes ne sont pas pour tout le monde). C’est un cadeau précieux, un outil essentiel de Formation Spirituelle.

Gwen y partage son expérience et démonte un mythe : celui qui fait croire que ne pas prier chaque matin équivaut à un échec spirituel.

Elle insiste sur le fait que chacun a son propre rythme et sa propre manière de se connecter à Dieu. Heureusement, dans mon livre, j’ai précisé que 365 jours n’est pas une formule magique. Vous pouvez manquer une dévotion. Vous avez peut-être manqué les jours 5, 6 et 7. Cela ne veut pas dire que Dieu est contre vous, que vous n’êtes pas dans Sa volonté ou qu’Il ne vous aime plus.

Honnêtement, si vous passez, par exemple, une journée sans lire un chapitre ou sans lire la Bible, pensez-vous que Dieu est en colère contre vous ?

J’ai grandi dans une famille chrétienne. Heureusement, on nous a appris à prier tous les matins et avant de nous coucher. Ce qui arrive parfois, c’est que certains soirs, nous nous couchons sans avoir prié. Au milieu de la nuit, lorsque nous nous rendons compte que nous n’avons pas prié, nous nous dépêchons de le faire. Nous nous sommes sentis coupables. On avait comme l’impression que si Jésus revenait pendant notre sommeil nous irions en enfer.

C’est avec cette mentalité que beaucoup d’entre nous ont grandi : Dieu n’est pas content si nous manquons cette prière dans la journée ou ce moment de dévotion. Je ne vous dis pas que l’intimité quotidienne avec Dieu n’est pas importante. Mon point, c’est qu’il ne faut pas faire de votre relation avec Dieu un fardeau. Vous êtes dans une relation.

Alors, au lieu d’essayer de prendre les choses en main, de prendre votre croissance en main, comme si vous étiez celui qui peut rendre les choses possibles, la transformation que Dieu veut opérer en vous. Alors pourquoi ne pas lâcher cette approche pour entrer dans une autre dynamique de soumission de sa vie à Dieu ? Au lieu d’essayer de satisfaire Dieu, d’aller plus à l’église, de donner plus, de faire ceci et cela, pensant pouvoir faire plier Dieu d’une manière ou d’une autre, Lui forçant de répondre à nos besoins, pourquoi ne pas Lui laisser le soin de nous façonner ?

Pourquoi ne pas entrer dans une dynamique de soumission ? Comme le dit l’apôtre Pierre : « Soumettez-vous à Dieu et résistez au diable, il fuira loin de vous. » C’est la bonne formule. Pour faire la volonté de Dieu, il faut se soumettre à Dieu mais ne pas nous imposer des fardeaux religieux que Dieu Lui-même ne nous a jamais imposés.

Soumettez-vous donc à Dieu. En soumettant votre vie à Dieu, vous pouvez Lui plaire, car l’obéissance vaut plus que les sacrifices (1 Samuel 15:220). L’obéissance vaut plus que les actes religieux.

Une foi vivante, dans la diversité et la liberté

Il ne faut pas oublier que la crainte n’est pas dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte (1 Jean 4:18). Implicitement, ce verset nous invite à comprendre la portée de l’adoption.

Nous avons été adoptés dans la famille de Dieu. C’est pourquoi nous pouvons appeler Dieu Abba, Papa (Romains 8 :15, Matthieu 6:9). Dieu est notre Père.

Imaginez donc que j’ai mon fils, Hudson. Ce n’est pas parce qu’il n’a pas fait quelque chose que je l’aurais demandé de faire que je ne l’aime plus autant. Hudson reste mon fils. Il peut manquer certaines choses, mais il reste mon fils. Nous sommes en relation.

Dieu nous appelle à une vie de soumission et d’obéissance. Lorsque nous parlons de soumission et d’obéissance, il ne s’agit plus de nous. Il s’agit maintenant de Dieu. C’est Dieu qui prend les choses en main. C’est Lui qui accomplit Son œuvre en nous. Dans Philippiens 1:6, Paul dit :

Celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ.

C’est Lui. Quand on dit soumission, on voit l’acteur principal. C’est Dieu.

L’acteur principal n’est plus nous, mais c’est le Saint-Esprit. C’est Lui qui a ressuscité Jésus-Christ d’entre les morts (Romains 8 :11). Imaginez cette puissance. Elle vit en nous. J’aime bien cette différence que fait Gwen Jackson entre deux expressions ici :

Il y a une différence entre « être tout ce que Dieu veut que je sois » et « faire confiance à Dieu pour ce que je suis ». Dans le premier cas, il s’agit d’une démarche solitaire ; dans le second cas, il s’agit d’une démarche en compagnie de Dieu. Dans le premier cas, il s’agit d’efforts et de tentatives ; dans le second, il s’agit d’une confiance placée en Dieu, et non en soi-même. Le deuxième est lié à son pouvoir de transformation, et non à nos propres efforts.

hands, gesture, prayer-5634107.jpgPlus nous soumettons notre vie à Dieu, plus nous sommes capables de faire la volonté de Dieu. Plus nous soumettons notre vie à Dieu, plus nous pouvons Lui plaire. En effet, il est dit dans le chapitre 11 des Hébreux que sans la foi, il est impossible d’être agréable à Dieu.

Notre relation avec Dieu est basée sur la foi. C’est une relation de foi qui s’accompagne d’un amour moteur, l’amour parfait qui bannit la crainte, la crainte ici pris dans le sens de la peur, de la frayeur.

Nous ne sommes pas appelés à avoir peur de Dieu. Nous sommes plutôt appelés à Le craindre parce qu’Il est juste et saint. La crainte est différente de la peur.

Nous craignons Dieu parce que la crainte de l’Eternel est le commencement de la sagesse (Proverbes 1:7). Dieu est juste et absolument saint. Mais puisque nous sommes en relation, Dieu nous appelle non pas à avoir peur, mais à Le craindre. Il s’agit d’une crainte respectueuse, révérencieuse.

Je ne vous dis pas que la vie chrétienne est une vie que nous pouvons vivre comme nous le voulons, sans discipline spirituelle.

Lorsque nous parlons de discipline spirituelle, de quoi parlons-nous exactement ? La discipline spirituelle évoque parfois une connotation négative. Quand on dit discipline spirituelle, c’est comme si on était sous discipline. Certains auteurs préfèrent parler d’habitudes spirituelles. J’aime bien le concept d’habitudes spirituelles plutôt que de discipline spirituelle. La discipline, c’est comme être à l’école, même si nous sommes en réalité des disciples ou élèves à l’école du Maître. Quoi qu’il en soit. La vie chrétienne est une vie de discipline, mais en même temps d’épanouissement.

Par conséquent, si la discipline vous fait souffrir, si elle ne vous permet pas d’avoir une relation authentique et heureuse avec Dieu, il y a un problème quelque part. La discipline ou les habitudes spirituelles doivent nous rendre plus soumis à Dieu, mais pas nous mettre dans l’embarras et sous pression. C’est essentiel.

Dans 1 Corinthiens 9:27, Paul lui-même a dit : « Je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d’être moi-même rejeté, après avoir prêché aux autres. » Cela demande de la discipline et de la dévotion. Cela demande des efforts.

Oui, nous avons des efforts à faire. Mais écoutez, ne pensez pas que c’est parce que vous faites des efforts que vous allez plaire à Dieu. Non, ce qui plaît à Dieu, c’est la soumission, l’obéissance, preuve de votre amour pour Lui.

Quand on décide d’obéir à Dieu, on choisit de L’aimer. La base ici, c’est l’amour. Êtes-vous dans une relation d’amour, ou êtes-vous dans une relation où vous cherchez à satisfaire Dieu en gémissant ? Ou bien essayez-vous d’apaiser Sa colère en Lui faisant des offrandes, etc. ? C’est à vous de répondre. C’est à vous de prendre le temps d’évaluer votre relation avec Dieu.

Dieu veut que vous soyez satisfait de votre relation. Faire la volonté de Dieu, c’est bien, mais dans quelle mesure soumettez-vous toute votre vie à Dieu ? Dans quelle mesure permettez-vous à Dieu de faire Son œuvre en vous ? Jusqu’à quel point allez-vous céder à vos efforts pour dire : « Dieu, je suis prêt. Maintenant, opère en moi la transformation que Toi seul peux opérer. Opère l’œuvre que Tu veux opérer en moi. J’ai échoué. »

Pour beaucoup d’entre nous, c’est une confession essentielle que de dire : « Seigneur, j’ai échoué dans mes efforts pour Te plaire. Je me rends compte que j’ai échoué. J’ai essayé encore et encore. J’ai pris des résolutions, mais au bout d’un moment, je n’arrivais plus à m’attacher. »

Confessez vos faiblesses, car c’est dans vos faiblesses que Dieu Lui-même agira (2 Corinthiens 12:9). Etes-vous prêt à vous confesser pour dire : « Seigneur, j’ai failli » ?

Une marche selon l’Esprit

Paul nous dit dans Galates chapitre 5 que nous ne pouvons pas plaire à Dieu dans la chair. Le problème de notre échec spirituel vient très souvent du fait que nous essayons de plaire à Dieu dans la chair. Et lorsque nous agissons dans la chair, c’est-à-dire dans la religion, lorsque nous agissons dans la dynamique de nos efforts pour plaire à Dieu, nous n’y parviendrons jamais. Mais c’est par Son Esprit que Dieu fait Son œuvre en nous. C’est là qu’Il agira.

C’est cette dynamique qui va tout changer dans votre vie. De façon plus précise, dans Galates 5:16, l’apôtre Paul nous dit : « Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair. »

Qu’est-ce que cela veut dire ? Plus vous marchez selon l’Esprit, c’est-à-dire que vous menez une vie d’obéissance, plus vous pourrez ne pas obéir aux œuvres de la chair. Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair. Menez une vie de soumission. Et c’est là que Dieu changera tout.

Conclusion

La vie spirituelle chrétienne n’est pas une vie sans discipline. Elle n’est pas non plus une vie languissante. C’est une vie d’épanouissement et de liberté.

Vous êtes dans une relation d’amour avec Dieu. C’est une vie bénie. La vie spirituelle est possible lorsque nous soumettons notre vie à Dieu et à Lui seul.

Et surtout, n’oubliez pas que nous sommes différents. Nous avons des tempéraments spirituels différents. Nous avons chacun notre manière de nous connecter à Dieu. Pour certains, c’est par la nature. Pour certains, c’est par la liturgie. Pour d’autres, c’est par la logique, la réflexion, le raisonnement, etc.

Nous avons aussi des rythmes différents. C’est à vous de décider si vous devez prier tous les jours ou tous les matins. Si votre rythme est journalier, allez-y. Pour d’autres, c’est hebdomadaire, mensuel.

Nous mettons de côté un temps pour nous connecter avec Dieu. Cela ne veut pas dire qu’on néglige les autres jours. Cela signifie tout simplement que chacun a son rythme et son tempérament spirituel.

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